Majestueux, le Roi George s'offre Pistol Pete
George Bastl est allé au bout de ses rêves contre Pete Sampras. Le Vaudois a dompté l'Américain en cinq sets sur le gazon magique de Wimbledon.
George Bastl (ATP 145) se souviendra encore longtemps de ce Wimbledon 2002. Eliminé des qualifications, puis repêché à la dernière minute, il s'est d'abord facilement débarrassé du Russe Denis Golovanov au premier tour.
Un monde de différence
A la faveur de ce succès, le joueur de Villars-sur-Ollon osait défier l'Américain Pete Sampras (ATP 13). L'homme aux 752 victoires (sur 970 matches), aux 63 titres, dont 13 en Grand Chelem et No 1 mondial pendant 286 semaines
Lui, le petit Suisse, condamné plus souvent qu'à son tour à bourlinguer dans les tournois Challenger, n'avait pour seul palmarès que 35 victoires sur le circuit de l'ATP. Et, bien évidemment, ne pouvait s'enorgueillir du moindre titre. Son heure de gloire n'avait jamais sonné.
Après la poisse, la chance
En avril 2001, le Vaudois avait été à deux doigts d'être porté aux nues, d'être le héros de toute une nation. C'était en Coupe Davis. Il avait eu une balle de match, à 6 à 5 dans le cinquième set, contre le Français Nicolas Escudé. Il ne l'a pas transformée. La Suisse était éliminée. George Bastl était détruit. Peut-être à jamais.
Un peu plus d'une année s'est depuis écoulée. Sur le gazon mythique de Wimbledon, il était dit que la chance allait toutefois enfin sourire à George Bastl. Tout d'abord en étant un heureux «lucky loser». Puis, en pouvant tutoyer Sir Pete Sampras dans son propre jardin.
George imite Roger
Avant le match, le Vaudois avait probablement en tête les images d'un Roger Federer en larmes. Il y a douze mois, le Bâlois avait battu son idole, son maître. L'exploit pouvait-il se répéter? Un second Suisse allait-il détrôner Pistol Pete?
Eh bien oui! George Bastl l'a fait. Au terme d'un combat homérique, long de trois heures et 15 minutes, le Villardou a réussi l'impossible pari de battre le septuple vainqueur de l'épreuve londonienne (6-3 6-2 4-6 3-6 6-4).
Le Suisse, qui a mené deux manches à rien, a par la suite plié. Même dangereusement. Il a dû sauver une balle de break de 5 à 3 dans le cinquième set. Mais il n'a jamais rompu. Dans l'enchaînement, il signait le break et concluait sur sa première balle de match.
Nalbandian au réveil
Le rêve est aujourd'hui devenu réalité. Georges Bastl a battu le plus grand maître de la surface de tous les temps. Gare au réveil. Au troisième tour, l'Argentin David Nalbandian (ATP 32), son prochain adversaire, n'est certes pas aussi prestigieux. Mais il a la fougue de ses 20 ans.
swissinfo/Raphael Donzel

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