Lutte contre la fraude: l'Union européenne veut coopérer plus étroitement avec la Suisse
Les Quinze accusent la Suisse de servir de plaque tournante à la contrebande de cigarettes. Un trafic qui fait perdre chaque année des centaines de millions de francs au fisc européen. La Suisse est prête à négocier. Mais pas sur n'importe quelle base.
Les Quinze accusent la Suisse de servir de plaque tournante à la contrebande de cigarettes. Un trafic qui fait perdre chaque année des centaines de millions de francs au fisc européen. La Suisse est prête à négocier. Mais pas sur n'importe quelle base.
Le commissaire européen chargé du Budget l'affirme sans ambages: «la Suisse, assure l'Allemande Michaele Schreyer, joue un rôle important dans la fraude au détriment du budget européen. Elle est utilisée très largement comme plaque tournante pour la contrebande de cigarettes en Europe». L'accusation est grave. Elle confirme celle déjà portée par le Parlement européen il y a trois ans.
A grands maux, grands moyens. L'Union européenne souhaite conclure un accord pour renforcer sa coopération avec la Suisse dans la lutte contre la fraude. La Commission de Bruxelles doit finaliser son mandat de négociation dans les semaines à venir. Il ne manquera plus alors que le feu vert des Quinze, et le grand marchandage pourra commencer.
L'Union européenne place la barre très haut. Elle veut non seulement obtenir l'entraide judiciaire pour les délits fiscaux. Elle demande également que la Suisse s'engage à extrader les auteurs de fraudes qui se cachent sur son territoire.
Des revendications que la Suisse voit d'un très mauvais œil, car elle n'accorde pas l'entraide judiciaire en matière fiscale. Berne redoute d'autant plus de s'aventurer sur ce terrain sensible que les banquiers y voient une menace pour le secret bancaire. Mais l'Europe n'en a cure: elle fait d'une coopération renforcée avec la Suisse un préalable à d'autres étapes de l'intégration avec son petit voisin.
Olivier Thomas, Bruxelles

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