Malgré la médaille de bronze de Sonja Nef, le bilan du ski suisse est catastrophique. L'entraîneur Dieter Bartsch en tire la leçon et démissionne.

Les Français ont réussi un magnifique doublé lors du slalom clôturant les épreuves de ski alpin des Jeux olympiques de Salt Lake City. Jean-Pierre Vidal a devancé de 76 centièmes Sébastien Amiez et de 1 seconde 26 le Britannique Alain Baxter. Le Grison Urs Imboden a terminé à une belle sixième place.

Jean-Pierre Vidal croyait qu'il ne skierait plus jamais après s'être déchiré les ligaments croisés des deux genoux en mars 1999, lors d'un entraînement de descente.

Durant 45 jours, il s'était déplacé en fauteuil roulant. «Cela a été une période très difficile pour moi, mais qui m'a également appris beaucoup de choses. Notamment qu'il faut skier pour se faire plaisir, et éviter de se mettre de la pression», relevait le premier champion olympique de slalom français depuis Jean-Claude Killy en 1968.

Espoirs déçus

Cinquième de la première manche, à 27 centièmes du podium, Urs Imboden avait fait naître des espoirs de médaille dans la seule discipline où les Suisses paraissaient irrémédiablement battus avant le début des Jeux. Il avait réalisé ce petit miracle malgré le désavantage certain de partir avec le dossard numéro 24.

Une grosse faute sur le deuxième parcours, alors qu'il risquait tout, lui a ôté tout espoir de podium. Le Grison s'avouait content de son classement, lui qui restait sur une douzième place comme meilleur résultat de l'hiver.

«Je suis très déçu de la façon dont j'ai skié en deuxième manche. Je suis sorti du rythme et je n'ai pas réussi à le retrouver. C'est dur de penser que je ne suis qu'à 16 centièmes de la troisième place. J'ai essayé, mais il fallait de la chance pour gagner une médaille», soulignait Urs Imboden. Lequel avait réussi le meilleur résultat de sa carrière (5e) sur les pentes voisines de Park City.

Il ne sauvera ainsi pas l'honneur de l'équipe masculine, qui rentrera bredouille des Jeux olympiques pour la première fois depuis Innsbruck, en 1964.

Dieter Bartsch s'en va

C'est maintenant officiel. L'Autrichien Dieter Bartsch (54 ans) a quitté son poste de chef alpin de l'équipe masculine, trois ans après avoir pris ses fonctions.

«Je prends mes responsabilités en tant que chef d'équipe. Je ne veux pas que quelqu'un d'autre paie ce manque de résultats. Je ne sais pas encore de quoi mon avenir sera fait, mais je resterai probablement dans l'industrie du ski», a-t-il expliqué. Dieter Bartsch est notamment en contact avec la firme de skis Head.

Swiss-Ski, qui avait annoncé début février qu'un accord avait été trouvé avec l'Autrichien pour une prolongation de contrat, ne veut pas le retenir. «Nous acceptons cette démission que nous regrettons. Nous avions proposé à Dieter de travailler ensemble pour une année supplémentaire. Il a fait du bon boulot et a aidé l'équipe à avancer. Nous lui souhaitons bonne chance pour l'avenir», a déclaré Jean-Daniel Mudry, directeur de Swiss-Ski.

swissinfo avec les agences

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