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Les Romands dépensent 450 millions pour le sexe

Le plus vieux métier du monde? Peut-être. Le plus lucratif? Certainement. Près de 1400 prostituées, 374 salons de massages, une centaine de cabarets, 29 sex-shops et 3 cinémas porno, voilà l’état des lieux du marché du sexe en Suisse romande.

Ce contenu a été publié le 28 novembre 1999

Le plus vieux métier du monde? Peut-être. Le plus lucratif? Certainement. Près de 1400 prostituées, 374 salons de massages, une centaine de cabarets, 29 sex-shops et 3 cinémas porno, voilà, selon les estimations des six polices cantonales romandes, l’état des lieux du marché du sexe.

Les Suisses romands dépensent quelque 450 millions de francs par an dans ce business, mais le secteur semble proche de la saturation. Prostitution, films porno, articles érotiques, petites annonces, lingerie, sites Internet, salons de massage: le marché du sexe éclate au grand jour et fonctionne comme n'importe quelle autre activité économique. On y croise des hommes d’affaires ponctuels, des spécialistes en marketing et des starlettes bien élevées.

La prostitution sur le trottoir semble être en perte de vitesse. Les prix sont tombés jusqu'à 30 francs la passe, au lieu de l’habituel billet de 100. En revanche, les salons de massage et les agences d'escorte sont à la mode. La carte propose des massages érotiques à 150 francs ou des show lesbos dès 300 francs. Pour les escortes, une rencontre d'une heure coûte 500 francs et la nuit sera facturée 2000 francs. Les gains de ces dames se situeraient entre 8000 et 12 000 francs par mois.

Concurrence aidant, dans les sex-shops, les tarifs sont plutôt à la baisse. Les godemichés coûtent entre 25 et 200 francs, pour une poupée gonflable, les premiers prix débutent à 50 francs environ. «Mais nous avons vendu rapidement un modèle en latex plein, de 60 kg, qui valait 800 francs», précise Sandro, responsable du SubStation à Genève. Avec ses 250 mètres carrés, sur trois étages, c'est le plus grand sex-shop de la ville.

Eric Béguelin, qui dirige deux sex-shops et un peep-show, estime que le marché est en voie de saturation. «Il faut sans cesse se remettre en question et innover, seuls ceux qui seront capable de proposer des produits originaux en devançant les attentes des clients survivront». Il considère qu’actuellement, contrairement aux idées reçues, on ne gagne pas des fortunes dans ce business en Suisse romande.

Difficile de quantifier les revenus engendrés par l'ensemble du marché car les protagonistes parlent plus facilement de sexe que d'argent. Selon nos estimations, la prostitution (trottoir, salons, escortes, cabarets) génère un chiffre d'affaires annuel compris entre 270 et 320 millions de francs. Les journaux (petites annonces et revues), les lignes roses, Internet et la vidéo rapportent entre 125 et 150 millions. Si on ajoute les 29 sex-shops romands (chiffre d'affaires total entre 12 et 15 millions) on est proche du demi milliard de francs.

Luigino Canal

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