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Les patrons roulent pour l'ONU

Les grands patrons ont modifié leur position, le monde ayant changé. Keystone

Un monde stable, c'est bon pour les affaires. Raison pour laquelle Economiesuisse, l'organisation faîtière des patrons, demande aux citoyens de dire oui à l'ONU.

Ce contenu a été publié le 02 novembre 2001 minutes

Aucune des organisations membres ne s'est jusqu'à présent opposée à l'entrée de la Suisse dans l'Organisation des Nations unies (ONU), a déclaré jeudi devant la presse Andres F. Leuenberger, président d'economiesuisse.

Un revirement récent

Cet élan des entrepreneurs en faveur de l'ONU est cependant nouveau. Lors du vote de 1986, les milieux économiques avaient été partagés. Leurs organisations faîtières avaient d'ailleurs laissé la liberté de vote.

Mais la situation a changé. A l'époque, la bipolarisation due à la guerre froide paralysait l'ONU. Mais depuis la chute du Mur, l'organisation est devenue incontournable et joue un rôle important pour la stabilité du monde.

L'ONU a également changé. Un véritable dialogue a été créé entre l'économie et l'organisation mondiale. «Le charismatique Kofi Annan est sûrement pour beaucoup dans ce changement», note Andres F. Leuenberger.

Enfin, l'imbrication de la Suisse dans l'économie mondiale s'est considérablement accrue ces quinze dernières années. Cette globalisation entraîne cependant des défis sociaux et géopolitiques. «Des défis que nous ne pourrons relever que si nous rejoignons la scène politique mondiale», estime Marcel Ospel, président du conseil d'administration de l'UBS.

Pas de problème de neutralité

Les représentants de l'économie notent par ailleurs que l'isolement volontaire de la Suisse «suscite l'incompréhension d'un nombre croissant de personnes et d'acteurs», comme le remarque Hans-Rudolf Früh, président de l'Union suisse des arts et métiers.

Une situation d'autant plus étrange que la Suisse est très impliquée dans l'ONU. Genève est le deuxième siège le plus important de l'organisation et la Confédération paye déjà 90% de ce que lui coûterait une adhésion. Or, «en Suisse, aucun entrepreneur qui paye ses impôts n'accepterait de renoncer à son droit de vote», souligne Hans-Rudolf Früh.

Reste la délicate question de la neutralité. Mais pour les patrons, celle-ci n'est en aucun cas remise en cause par une adhésion aux Nations unies. «L'ONU est principalement une organisation qui essaie de protéger les pays et leurs habitants contre certains abus, alors que l'Union européenne est un choix de modèle de société», estime notamment André Kudelski.

Vote l'an prochain

Les Suisses devront se prononcer sur une adhésion à l'ONU le 3 mars 2002. Lors du précédent vote, il y a quinze ans, trois quarts des citoyens avaient refusé l'adhésion.

Olivier Pauchard, Palais fédéral

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