A deux rondes du terme de la première phase du championnat de Suisse de football, Thoune et Wil ont, d'ores et déjà, assuré leur maintien parmi l'élite.

Mieux, les deux petits clubs néo-promus font la nique aux «grands».

Thoune et Wil joueront en LNA l'an prochain. Promis à végéter en queue de classement et à vendre très chèrement leur peau dans le tour contre la relégation, les deux néo-promus ont carrément étonné depuis le début du championnat... Avant d'agacer.

Au point de se retrouver aujourd'hui, juste avant la pause hivernale, au-dessus de la fameuse barre fatidique. Soit parmi les huit meilleures équipes du pays et pas très loin des richissimes grosses cylindrées que sont Bâle et Grasshopper.

Un classement totalement inattendu... Qui ressemble à un pied de nez à l'adresse des dirigeants de la Ligue nationale qui auraient bien aimé se débarrasser de ces «parasites» à petits budgets en réduisant le nombre d'équipes du championnat à dix l'an prochain.

Rama, l'arme secrète du FC Thoune

Mais le classement du «modeste» FC Thoune de l'entraîneur Hans-Peter Latour ne doit rien au hasard. Malgré un budget légèrement supérieur à deux millions de francs, les Bernois ont effectué jusqu'ici un parcours exemplaire.

Leur secret? Le réalisme et l'opportunisme de leur buteur maison, Milaim Rama. Déjà auteur de 13 réussites cette saison, le Kosovar pourrait bien décrocher le titre de meilleure «gâchette» du championnat qu'il dispute à l'Argentin du FC Bâle Christian Gimenez.

Arrivé en Suisse de son Kosovo natal à l'âge de 17 ans, Milaim Rama a débuté en quatrième ligue à Interlaken... avant de gravir, petit à petit, les échelons.

Au point de susciter - entre autres convoitises - celle du sélectionneur national Köbi Kuhn. Car le Kosovar de Thoune devrait toucher son passeport à croix blanche au mois de décembre.

Une éventualité qui ne laisse pas Milaim Rama de marbre: «Je me sens très bien en Suisse, affirme-t-il. Pour moi, ça serait vraiment magnifique d'évoluer en équipe nationale.»

Wil, euphorique mais en sursis

Autre néo-promu en LNA, le FC Wil s'appuie sur un budget évalué entre trois et quatre millions de francs. Il avait, jusqu'ici, eu valeur d'exemple. Tant sur le plan sportif qu'au niveau de sa gestion.

Sportivement, tout sourit au club saint-gallois qui occupe une inespérée troisième place au classement. «Certes, nous avons un petit budget mais des excellentes structures, un bon entraîneur et une énorme envie de la part de tous les joueurs», confie le gardien Nicolas Beney.

Malheureusement, l'emprisonnement du président du FC Wil Andreas Hafen pourrait changer la donne et déstabiliser le club.

En effet, la Ligue nationale pourrait prendre des sanctions contre le club. Pour autant que les détournements de plusieurs millions de francs dont son président est accusé soient avérés.

Des millions détournés par Andreas Hafen dans le cadre de sa fonction de vice-directeur de l'UBS de Saint-Gall et qui auraient aussi servi les intérêts du FC Wil.

Mais rien n'est encore joué. D'ailleurs, les résultats de l'enquête pénale menée par la justice saint-galloise ne sont pas encore connus.

Où sont les Romands?

Quoi qu'il en soit, les deux néo-promus vont pouvoir disputer les deux dernières rondes de la première phase du championnat sans pression. Et hasard du calendrier, ils se donnent la réplique le week-end prochain.

Un joli tableau qui contraste avec celui des clubs romands. Qui, eux, sont à la peine (voir encadré).

Ainsi, Delémont sait déjà qu'il devra sauver sa place dans l'élite lors du tour de promotion/relégation. Alors que Servette et Neuchâtel Xamax sont encore en danger.

swissinfo/Mathias Froidevaux

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