Les larmes de Moritz Suter font la une
Les principaux quotidiens suisses saluent vendredi le fondateur de Crossair. Qui quitte la compagnie au terme d'une assemblée houleuse.
«Moritz Suter pleure et règle ses comptes», titre Le Matin, qui consacre un long développement à «la révolte inutile des Bâlois». Malgré le soutien de ses fidèles, le président de Crossair n'avait pas d'autre choix que de se retirer.
Le quotidien romand reste en outre très réservé sur les chances de succès de la nouvelle compagnie, citant un expert qui parle de «mission quasi impossible».
«La nouvelle Crossair naît sur les larmes de Moritz Suter», écrit pour sa part Le Temps, soulignant le fait que le nouveau conseil a été élu «à contrecœur». Du coup, pour le quotidien, la future compagnie est condamnée à réussir, ne serait-ce que pour prouver que le départ de Mortiz Suter était «le bon choix».
«Un authentique goujat»
Sur un ton nettement plus vif, La Liberté s'en prend directement à Rainer Gut, président du «soi-disant comité de pilotage». «En excluant l'ancienne équipe du nouveau conseil d'administration, l'ancien patron du Crédit Suisse a agi comme un authentique goujat», écrit le quotidien fribourgeois.
Et d'ajouter que dans cette affaire, le peuple suisse se retrouve «le dindon de la farce», lui qui a déjà lâché deux milliards dans l'aventure, sans que cette «perte sèche pour le contribuable» ne garantisse à coup sûr le succès de la future compagnie.
Tout autre son de cloche dans la Tribune de Genève, qui parle d'«accouchement réussi» pour la nouvelle compagnie, mais relève tout de même que sa nouvelle équipe dirigeante «compte peu de professionnels du secteur aérien». Ce qui n'est pas forcément de bon augure dans un contexte «des plus implacables, où seuls les grands survivront».
Turbulences à venir
La presse alémanique souligne elle aussi les futures turbulences qui attendent la nouvelle compagnie, même si «un nouveau départ n'était envisageable qu'avec de nouvelles têtes», comme l'écrit le Tages Anzeiger.
La Neue Zürcher Zeitung salue le retrait de Moritz Suter comme marquant la fin d'un «jeu d'embrouilles totalement indigne», également qualifié de «théâtre ridicule» par la Berner Zeitung.
Et la palme du titre-choc revient certainement au Blick, qui salue le fondateur de Crossair d'un «Moritz, du warst besser als Gut» - «Moritz, tu étais meilleur que Gut (bon)», en forme de jeu de mot sur le nom de l'homme tenu pour responsable du retrait de celui sans qui Crossair n'existerait pas.
swissinfo

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