LES EXPOS 1999 EN SUISSE: le sommeil, lieu de spectaculaires visions
Les musées lausannois accueillent le sommeil et le rêve, «que nous ne connaissons jamais que par le souvenir» (Valéry), et présentent les images ramenées de cette «absence», ou présence à soi-même.
Les musées lausannois accueillent le sommeil et le rêve, «que nous ne connaissons jamais que par le souvenir» (Valéry), et présentent les images ramenées de cette «absence», ou présence à soi-même.
Lausanne a placé la fin du millénaire, et le début du suivant, sous le signe du sommeil et du rêve. Comme si l'état «somnambulique» était susceptible d'aider à vivre plus authentiquement, et plus pleinement, cette transition. Deux expositions et diverses manifestations ont commémoré dans la capitale vaudoise le centenaire de la parution, en 1899, de «L'Interprétation des rêves» de Sigmund Freud.
La première exposition s'est ouverte en octobre au Musée cantonal des Beaux-Arts et propose jusqu'au 30 janvier cent représentations, pour la plupart picturales, du sommeil, de 1800 à nos jours. «Le Sommeil, ou quand la raison s'absente» place le visiteur dans la position du voyeur, mise en scène dans un tableau du surréaliste suisse Nicklaus Stoecklin: scène onirique où, par le trou d'un mur, un homme observe le sommeil, semble-t-il paisible, d'une jeune femme. Associé à la mort, à l'amour et au rêve, le sommeil vu par les plasticiens, de Böcklin à Bill Viola, donne également lieu à une réflexion sur le rôle de l'inconscient dans la création.
Seconde exposition, celle, pluridisciplinaire, du Musée de la main (Fondation Claude Verdan) traite exclusivement du rêve. Non seulement dans la vision qu'en a eu Freud à l'aube de la psychanalyse, mais aussi selon les conceptions religieuses, esthétiques et scientifiques qui varient considérablement d'une société à l'autre. Visible jusqu'au 5 mars, «Visions du rêve» à la Fondation Verdan juxtapose les regards critiques et inspirés sur «la voie royale de l'inconscient», sans oublier le regard des cinéastes. Si le rêve est une déformation ou une sorte d'exacerbation du réel, alors l'art est une émanation de la nuit...
Laurence Chauvy

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