Les victimes de la drogue devraient être aussi nombreuses en 2004 qu’en 2003. Mais la Suisse romande enregistre un net recul.

C’est la tendance qui se dessine au vu des chiffres encore provisoires des polices cantonales.

Jusqu'à fin novembre, au moins 95 personnes sont décédées, en Suisse, à la suite d'une consommation excessive de drogues. C’est ce qu’indique un sondage mené par l’Agence télégraphique suisse dans les cantons.

Ce bilan ne tient toutefois pas compte des derniers chiffres des deux Bâle et de Zurich, qui sont traditionnellement les principaux cantons touchés.

L’année dernière, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) avait recensé 194 morts par surdose.

Recul en Suisse romande

Un fort recul des overdoses se dessine en Suisse romande, et plus particulièrement dans l'Arc lémanique. Avec 8 décès annoncés jusqu'à fin octobre, Vaud est loin des 21 morts de 2003.

Genève enregistre 4 surdoses en dix mois, contre 16 pour toute l'année passée. Quant au Valais, il est jusqu'à présent épargné, alors qu'il affichait 5 décès en 2003.

Le reste de la Suisse latine enregistre en revanche une légère hausse. En dix mois, 7 personnes sont décédées de surdose dans le canton de Neuchâtel (3 en 2003). Jusqu'à fin novembre, Fribourg signale 6 morts (4 en 2003) et le Jura 1 mort (0). Au Tessin, la drogue a tué 4 personnes (2 jusqu'en novembre 2003).

Zurich en tête

Outre-Sarine, les deux demi-cantons de Bâle ainsi que Zurich publieront leur bilan début 2005. Mais une statistique datant de juillet montre que Zurich restera le canton le plus touché cette année. Sur les six premiers mois de 2004, 23 morts par surdose y ont été recensés. Sur l'ensemble de 2003, le bilan se montait à 56.

Quant aux deux Bâle, ils avaient connu l’année passée 25 morts par overdose.

Dans le canton de Berne, la consommation de drogue a été fatale à 12 personnes en onze mois, contre 14 pour la même période de 2003. St-Gall et la Thurgovie pourraient aussi enregistrer un recul avec respectivement 9 et 2 morts jusqu'à présent (contre 12 et 5 en 2003).

Une statistiques difficile à établir

Les polices cantonales et l'OFSP soulignent la difficulté de tenir des statistiques sur les cas d’overdoses mortelles. Il arrive en effet fréquemment que ces décès ne soient pas signalés comme tels, par exemple lors d'accidents de la circulation ou de suicides. Et la classification varie d'un canton à l'autre.

Ces cinq dernières années, le nombre de victimes de la drogue a varié d’un minimum de 67 en 2002 à un maximum de 205 en 2000. Des chiffres en net recul par rapport aux années 1990, où la barre des 300 décès avait été dépassée en 93, 95 et 96, et celle des 400 décès en 91, 92 et 94.

L’efficacité des «quatre piliers»

Pour Markus Jann, responsable de la section «drogues» de l'OFSP, cette baisse découle de la politique dite des ‘quatre piliers’: prévention, thérapie, diminution des risques et répression.

Ainsi, les conditions de consommation pour les toxico-dépendants se sont améliorées grâce à la collaboration entre la police et les assistants sociaux.

La légère poussée enregistrée en 2003, avec 194 morts, ne peut pas encore être interprétée. Les années diront s'il s'agit d'une tendance ou d'une imprécision statistique, explique Markus Jann.

L'héroïne et la cocaïne, consommées avec ou sans alcool, restent les principales causes de surdoses mortelles.

swissinfo et les agences

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