Les CFF sauvent la mise à ADtranz Suisse
Quinze mois d'efforts ont permis de sauver 585 des 714 emplois qu'ADtranz Suisse voulait supprimer. Une commande des CFF permet à la société Railcor de débuter ses activités avec 169 anciens employés d'ADtranz. Les réactions sont plutôt positives.
La direction d'ADtranz Suisse est «fière» des solutions trouvées, a déclaré mardi à la presse Alfred Ruckstuhl, président. Elles sont les fruits d'une collaboration entre la direction, les pouvoirs publics, les partenaires sociaux et les représentants du personnel.
Un plan doit encore être élaboré pour les 129 employés qui ne sont pas réengagés dans le cadre du plan de restructuration. Si aucune solution n'est trouvée d'ici fin mars, des licenciements seront prononcés. Un plan social est déjà sous toit.
Sur les 585 employés qui conservent leur emploi, 169 sont repris par Railcor SA, à Pratteln (BL). Cette société a obtenu vendredi des CFF une commande de 70 wagons à deux étages pour un montant de 217 millions de francs, soit deux à trois ans de travail.
Railcor n'aurait jamais vu le jour sans la commande des CFF, a souligné Erwin Gerber, président de la direction. La majorité du capital est contrôlé par ADtranz Suisse qui souhaite, à terme, revendre l'ensemble de cette participation.
Pour l'instant, ADtranz et Railcor collaborent. Dès qu'ADtranz se retirera du capital, les deux entreprises deviendront concurrentes, a précisé Alfred Ruckstuhl. Railcor cherche déjà d'autres commandes.
A l'avenir, Railcor entend concentrer ses activités dans le montage et la livraison de composants pour matériel ferroviaire. L'entreprise veut aussi se spécialiser dans la construction de prototypes et de wagons spéciaux, a précisé Erwin Gerber.
La société hollandaise Business Creation a participé à l'élaboration du plan de restructuration. Elle souhaite désormais acquérir les terrains et immeubles du site de Pratteln pour ensuite faire son entrée dans le capital de Railcor.
Sur les 585 emplois sauvés, 195 personnes ont trouvé un emploi externe. 97 effectuent un transfert interne à ADtranz. 72 ont trouvé un emploi dans des entreprises de la région zurichoise, et 52 dans des sociétés ayant repris des activités d'ADtranz.
Les gouvernements des cantons de Bâle-Campagne et Zurich sont satisfaits des solutions trouvées. Ils regrettent toutefois que des licenciements puissent éventuellement encore être prononcés d'ici la fin mars, indiquent-ils dans un communiqué commun.
Les réactions sont mitigées parmi les associations du personnel et les syndicats. Le plan social élaboré est jugé «généreux», mais les syndicats regrettent eux aussi l'éventualité de licenciements parmi 129 collaborateurs.
L'annonce en novembre 1999 de la fermeture des sites de production d'ADtranz à Pratteln et Oerlikon (ZH) avait provoqué un choc dans les régions de Zurich et Bâle. Plus de 700 emplois étaient ainsi menacés de disparaître.
Depuis, ADtranz, les autorités cantonales et les syndicats ont uni leurs efforts pour trouver la solution présentée mardi à Bâle. Après cette restructuration, ADtranz Suisse emploie encore 700 collaborateurs.
Le constructeur allemand ADtranz appartient actuellement au groupe DaimlerChrysler. Le groupe canadien Bombardier veut acquérir ADtranz pour donner naissance au numéro un mondial des équipements ferroviaires.
La Commission européenne de la concurrence a ouvert une enquête approfondie sur cette acquisition. La décision finale de la commission devrait être rendue avant le 23 avril, a précisé Alfred Ruckstuhl.
swissinfo avec les agences

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