Le Valais rejoint Neuchâtel et Vaud pour attirer sur son sol les entreprises étrangères. Il intègre, dès mardi, le Développement Economique Western Switzerland (Dews).

Mais les autres cantons romands ne devraient pas suivre de sitôt.

A trois, on est plus forts. En intégrant le Dews, le Valais compte sur le potentiel de cette structure de développement économique dont l'objectif est d'attirer les entreprises étrangères sur sol helvétique.

Après neuf mois d'existence, elle a enregistré l'arrivée de 43 sociétés dans le canton de Vaud et 27 à Neuchâtel.

Et ce n'est pas fini. Selon son directeur Francis Sermet, le Dews prépare 140 nouveaux projets d'installation à Neuchâtel et près de 300 dans le canton de Vaud.

Pour le Valais, il faudra attendre un peu. Mais Francis Sermet indique qu'il mettra tout en œuvre pour obtenir des résultats rapides. Question de crédibilité.

Un million pour l'emploi

Jusqu'ici, les Valaisans ne faisaient pas de la promotion économique exogène une priorité. C'est dorénavant le cas. Au sein du Dews, ils espèrent renforcer mais aussi diversifier leur tissu économique dans les sciences de la vie et de l'information.

«La promotion de l'économie endogène reste notre premier axe de travail, indique Léonard Favre, patron du secrétariat à l'économie valaisan. Mais nous devions nous profiler vers l'extérieur. Notre promotion exogène était dispersée, et ses résultats insignifiants».

Tout a un coût, et le Valais ne vient pas les mains vides. Vaud et Neuchâtel apportent chaque année deux millions chacun au budget du Dews. Pour le Valais, c'est un million.

Au total, ce budget équivaut à celui du Grand Zurich. Mais la similitude s'arrête là. Zurich peut tabler sur une notoriété et une masse critique indépassables en Suisse.

Pour leur part, les trois Romands recourent à des stratégies de rabattages héritées de l'expérience neuchâteloise de l'après crise horlogère des années 70.

Actuellement, le Dews emploie 19 recruteurs d'entreprises dans le monde, surtout en Europe, aux Etats-Unis et au Japon.

Le Proche-Orient, l'Amérique du Sud et l'Asie

Avec l'arrivée du Valais et le supplément du budget qui l'accompagne, l'organisme tentera de séduire les entreprises de régions délaissées jusqu'ici, comme le Proche-Orient, l'Amérique du Sud et l'Asie.

Selon la cheffe de l'économie vaudoise, le Valais apporte au Dews son savoir-faire de promoteur économique dans les domaines de la chimie, des biotechnologies et de l'informatique. Jacqueline Maurer considère donc le Valais comme un complément aux deux cantons fondateurs.

Reste qu'une fois les entreprises étrangères prises à l'hameçon, les trois cantons demeureront concurrents pour le site d'implantation définitive. «La décision finale revient de toute manière au chef d'entreprise», note Léonard Favre.

L'avenir à plusieurs

Qui rejoindra Vaud et Neuchâtel, après le Valais? Le Jura comme Fribourg sont actuellement tiraillés entre la Suisse romande et la région bâloise pour le premier, la Suisse alémanique pour le second.

Pour sa part, Genève se trouve bien à jouer au cavalier seul. Le canton dispose d'une masse critique et d'un attrait suffisants. En clair: les contacts entre le Dews et les candidats potentiels existent. Mais «rien n'est encore mûr», indique Francis Sermet.

Cela dit, les trois cantons membres du Dews espèrent un jour s'allier avec leurs voisins.

Car il est plus facile de parler de Suisse occidentale aux investisseurs étrangers que d'un canton en particulier. «La voie solitaire n'est simplement pas une solution», assure Jacqueline Maurer.

swissinfo, Pierre-François Besson

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