Pièces rares et gigantesques, réflexion sur le contexte de vie de ces animaux géants comme sur la représentation que nous nous en sommes faits...

Le Musée d'histoire naturelle de Bâle propose jusqu'au 25 janvier une exposition intitulée «Dinausorier».

Nos amis les dinosaures sont nés grosso modo il y a 240 millions d'années. Et ont disparu brutalement il y a 67 millions d'années. Pourtant, un diplodocus envisagé en 1950 n'est pas le même que celui de 1980 ou de 2003.

Au fil des découvertes sur le terrain, des recherches en laboratoire et sur ordinateur, paléontologue et biologistes ont affiné notre compréhension de ces «lézards terribles». Les modèles qui sont nés de leurs réflexions ont largement évolué depuis une vingtaine d'années.

L'exposition bâloise fait le point sur la question en déclinant le thème «dinosaures» sous une multitude de facettes. «Notre fil rouge, c'est la biologie des dinosaures. Et nous montrons des objets spectaculaires», résume Christian A. Meyer, directeur du musée et grand spécialiste des traces fossilisées de dinosaures.

Spectaculaire et néanmoins pointu

Parmi les pièces extraordinaires qu'on peut découvrir à Bâle, le squelette parfaitement complet d'un allosaure de six mètres de long. Un stégosaure de quatre mètres, ou encore un jeune camarasaure, unique au monde. Tous ces fossiles proviennent du Wyoming, aux Etats-Unis.

A cela s'ajoute un squelette de diplodocus, et une nouvelle reconstitution en 3D d'un diplodocus également. Taille de la bestiole: 27 mètres.

L'exposition est divisée en différents chapitres - les grands dinosaures, leur façon de vivre, le principe de la fossilisation, l'environnement (faune et flore), leur extinction et les dinosaures en Suisse.

Dans notre pays, c'est le Jura qui est la région la plus riche en témoignages dinosauriens. Ainsi un squelette de diplodocidé a été trouvé à Moutier, et c'est une vingtaine de sites comportant des traces de pas de dinosaures qu'on a pu y décompter.

«Les traces sont un peu comme un film sur les dinosaures. Parce que vous voyez alors comment ils se comportaient: à quelle vitesse ils se déplaçaient, s'ils avaient un comportement social...», explique Christian A. Meyer.

A cela s'ajoute le fait qu'on ne retrouve pas les fossiles de dinosaures exactement là où ceux-ci ont vécu: les ossements ont été charriés par les cours d'eau. «On sait que des dents peuvent être transportées sur 600 km par une rivière sans être abîmées», ajoute-t-il. Alors que les traces de pas montrent l'habitat original des dinosaures.

Une nuit avec un dinosaure!

Parallèlement à l'exposition, le Musée d'histoire naturelle de Bâle propose toute une série d'animations pour les enfants, qui ne manquent pas d'originalité.

Des workshops leur permettront de réaliser des moulages. Une collaboration avec une pâtisserie leur offrira la possibilité de créer des «dinos en choco»!

Mieux encore... il y a «Sleeping with the Dinosaurs». Le 2 et le 3 juillet, ainsi que le 7 et le 8 août, les enfants de plus de 10 ans, équipés d'un sac de couchage et d'une lampe de poche, pourront aller dormir aux pieds des géants du Jurassique. Une sorte de rêve, non?

Le soir, on leur racontera une histoire. Et le lendemain matin, ils auront droit à un petit déjeuner. Jus de fougère et œuf de brachiosaure à la coque?

swissinfo, Bernard Léchot

Evolution de la connaissance

«Dans les bouquins populaires, les dinosaures sont des animaux grossiers, fatigués, la queue traînant par terre... Les recherches ont démontré qu'ils étaient très vifs, agiles, et beaucoup plus intelligents qu'on le croyait», constate le chercheur.

La physionomie même des grands dinosaures (les sauropodes type brachiosaures ou diplodocus) a complètement changé: aujourd'hui, on sait que le cou, le corps et la queue étaient pratiquement alignés sur un plan, la queue équilibrant le cou.

Le positionnement qu'on leur attribuait il y a quelques décennies encore ne leur aurait donc tout simplement pas permis de tenir debout...

L'histoire de l'image des dinosaures, depuis 1825 jusqu'à aujourd'hui, est d'ailleurs évoquée à Bâle à travers l'exemple d'un Iguanodon, saisi selon quatre reconstitutions différentes.

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