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Le juste prix du rachat de Ralston Purina par Nestlé

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«Un peu cher, mais c'est une bonne affaire». Telle est en substance l'avis des analystes sur les 10,3 milliards de dollars payés par Nestlé pour le rachat du fabricant américain d'aliments pour animaux Ralston Purina.

Ce contenu a été publié le 16 janvier 2001 minutes

«C'est une très bonne opération en termes stratégiques, commente Frédéric Bersier, de la banque Lombard & Odier à Genève. Bien sûr, le prix est élevé, mais la croissance dans ce secteur est très forte.

A terme, on s'attend à des chiffres de 6 à 7 % aux Etats-Unis. De plus, Ralston Purina dégage des marges bénéficiaires de plus de 20 %, nettement supérieures à la moyenne du secteur. Un tel achat justifie donc un prix supérieur à la moyenne».

Pour Jérôme Schupp, de la banque Syz & Co., la multinationale veveysanne ne souffrira pas de ce rachat, car elle affiche une très bonne santé financière. «De plus, les investisseurs et les actionnaires attendaient depuis quelque temps une acquisition d'envergure», a déclaré l'analyste à l'agence de presse ats.

Toujours selon Jérôme Schupp, cet achat montre que Nestlé se soucie de plus en plus de la rentabilité de ses filiales. Après les absorptions de Perrier et de Rowntree - pas vraiment intéressantes en termes de rendement -, tout se passe comme si le groupe veveysan comptait chaque franc avant d'investir.

Concrètement - et pour autant que les actionnaires de Ralston et les autorités américaines de la concurrence donnent leur aval - Nestlé rachètera les actions Ralston à 33,5 dollars pièces, soit 36 % de plus que ce qu'elles affichaient vendredi à la clôture de la bourse.

Avec sa nouvelle filiale, Nestlé va doubler son chiffre d'affaires dans les aliments pour animaux: 6,3 milliards de dollars par année ou 12 % des ventes totales du groupe. Après Friskies - racheté en 1985 avec Carnation -, Nestlé avait déjà acquis Alpo en 1994, puis Spillers en 1998 et l'Argentin Cargill l'an dernier. La multinationale veveysanne sera donc quasiment à égalité avec le numéro un mondial du «petfood», le groupe Mars.

Autres facteurs positifs soulignés par les analystes: le fait que les boîtes pour chats de Nestlé et les croquettes pour chiens de Ralston Purina sont complémentaires et non concurrentes.

Enfin, on se plaît à souligner également que le nouveau groupe sera dirigé par un vrai professionnel du secteur, Patrick McGinnis, patron de Ralston Purina.

Marc-André Miserez

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