L'assureur zurichois, lui-même membre du Credit Suisse Group, rachète pour 166 millions de dollars Nicos Life. La Winterthur prendra sous son aile l'ensemble des effectifs de la société niponne qui conservera son nom.

L'assureur zurichois, lui-même membre du Credit Suisse Group, rachète pour 166 millions de dollars Nicos Life. La Winterthur prendra sous son aile l'ensemble des effectifs de la société niponne qui conservera son nom et opérera en tant que société juridiquement indépendante.

Les Japonais sont encore plus assurés que les Suisses. Pas étonnant si leur marché de l'assurance vie est le premier du monde, avec plus de 16 000 milliards de dollars de polices. Ce marché se libéralise sous la pression des Etats-Unis. Mais aussi de neuf ans de stagnation de l'économie japonaise. Et des assureurs étrangers comme le français Axa ou le groupe financier américain GE Capital en profitent pour y prendre pied.

Aujourd'hui, c'est le tour de Winterthur avec le rachat de Nicos Life, propriété de Nippon Shimpan, l'une des premières compagnies japonaises de cartes de crédit avec laquelle Winterthur a aussi des liens. Pour le groupe suisse, c'est un investissement stratégique. De tous les pays d'Asie, le Japon est le plus convoité des multinationales européennes ou américaines en quête d'acquisitions.

La raison fondamentale est la taille de l'économie japonaise, la deuxième du monde, avec un produit interieur brut (PIB) de 4400 milliards de dollars. Une population assurée à plus de 90 pour cent. C'est une chance unique qui s'ouvre à Winterthur. Le Japon est le phare de l'Asie. C'est à partir de ce pays que les multinationales étrangères avancent leurs pions dans la région, jusqu'en Chine. Winterthur, partie intégrante du groupe Credit Suisse, va pouvoir introduire sur le marché japonais quantité de nouveaux produits, financiers aussi, au moment où les Japonais découvrent les vertus de la globalisation. L'accès à un éventail d'investissements pour s'assurer contre leurs vieux jours qui leur étaient jusqu'ici interdits.

Georges Baumgartner

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