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Le gouvernement ne veut pas des 36 heures

Depuis les années 60, le temps de travail a diminué en moyenne de cinq heures pour se situer aujourd'hui autour des 42 heures. Keystone Archive

Pour le Conseil fédéral, une réduction du temps de travail hebdomadaire coulerait l'économie.

Ce contenu a été publié le 17 janvier 2002 minutes

Selon ses auteurs, l'initiative populaire «pour une durée de travail réduite», qui sera soumise au peuple le 3 mars, vise à diminuer le chômage. En travaillant moins longtemps, il faudrait davantage de personnes pour effectuer la même quantité de labeur.

L'initiative de l'Union syndicale suisse (USS) va à l'encontre de la «philosophie flexible et libérale qui prévaut en Suisse», a déclaré jeudi le conseiller fédéral Pascal Couchepin. Les premières victimes de l'abaissement du temps de travail sans réduction du salaire jusqu'à 7830 francs seraient les petites et moyennes entreprises.

Dialogue avec les partenaires sociaux

Le Conseil fédéral est plutôt partisan du dialogue avec les partenaires sociaux pour réaliser les objectifs d'amélioration des conditions de travail. Il veut consolider la situation actuelle et réviser régulièrement la loi sur le travail, qui est un «instrument idéal pour lutter contre les abus».

Depuis les années 60, le temps de travail a diminué en moyenne de cinq heures pour se situer aujourd'hui autour des 42 heures. Le ministre de l'économie a cependant reconnu que le processus de baisse avait été freiné durant les années nonante, tout en soulignant que dans le bâtiment par exemple l'horaire hebdomadaire avait diminué d'une heure et demie.

Pascal Couchepin a battu en brèche la conception syndicale de l'économie. Pour lui, le travail n'est pas un gâteau que l'on peut partager en le divisant en de plus petites parts.

La Suisse connaît, après la Grande-Bretagne, les durées de travail les plus longues. Mais elle enregistre aussi le taux de chômage le plus faible d'Europe, a-t-il rappelé.

La Suisse est un pays d'intégration de la main d'œuvre, a souligné le conseiller fédéral. Elle bénéficie d'un taux très élevé d'occupation (70% contre 60% dans les pays voisins) et emploie un grand nombre de travailleurs dont la productivité est basse.

La souplesse du marché helvétique s'illustre également par la forte proportion, environ 30%, des emplois à temps partiel. Selon Pascal Couchepin, «les gens peuvent réellement choisir de travailler à temps partiel ou à temps plein». D'ailleurs, l'introduction des 35 heures en France n'a pas tenu les promesses en matière de création d'emplois.

Favoriser la croissance

Pour le ministre de l'économie, le maintien de la prospérité est lié à l'augmentation de la croissance, ainsi qu'à l'amélioration des lois sur l'assurance chômage, sur les cartels et contre le travail au noir. En produisant plus de richesses, on élargit les possibilités d'investissement et de consommation. On crée ainsi plus de postes, selon lui.

La société est en recherche d'équilibre, a continué le ministre de l'économie. Nul ne peut dire les effets du vieillissement de la population sur le temps de travail. Mais ce n'est pas à l'Etat d'imposer une réduction ou une augmentation de la durée du travail, a-t-il conclu.

swissinfo avec les agences

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