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Le défi des Verts en vue de l'élection du gouvernement

Keystone

Les délégués du Parti écologiste suisse ont approuvé l'idée de lancer le Vaudois Luc Recordon pour contester le siège du ministre Christoph Blocher au gouvernement le 12 décembre prochain.

Ce contenu a été publié le 01 décembre 2007 - 18:43

Confortés par une forte progression de leur représentation au parlement après les élections d'octobre, les Verts enjoignent aussi les autres partis à respecter leurs promesses électorales en matière d'environnement.

Luc Recordon contre Christoph Blocher lors du renouvellement du gouvernement le 12 décembre. C'est le scénario voulu par les délégués verts, réunis en assemblée à Binningen (Bâle). La décision a été prise par 115 voix contre 35 et 4 abstentions.

Auparavant, les délégués avaient accepté la question de principe de «faire valoir dès aujourd'hui leur droit à un siège au Conseil fédéral» par 132 voix contre 16 et 4 abstentions.

«Avec les deux forces centrifuges de ceux qui ne veulent pas du tout aller au Conseil fédéral et de ceux qui veulent y aller à tout prix, je ne m'attendais pas à un si bon résultat», déclare le candidat et sénateur vaudois.

Mais avec quelque 70% des voix, ce résultat correspond à celui du groupe parlementaire fin novembre.

Une candidature nécessaire

Luc Recordon a défendu sa candidature par la nécessité de s'opposer à Christoph Blocher, «celui qui remet en cause les valeurs républicaines et qui méprise de façon caractérisée la séparation des pouvoirs qui est un rempart contre l'absolutisme.»

Le Vaudois s'est toutefois dit prêt à retirer sa candidature si un autre candidat venait à s'opposer au ministre de la droite nationaliste. Le vice-président des Verts Ueli Leuenberger laisse du reste entendre que les démocrates-chrétiens (PDC / centre droit) émettraient certains signes dans ce sens.

La candidature de Luc Recordon, 52 ans, ingénieur et avocat, n'a pas été discutée samedi. S'il n'est pas encore connu en Suisse alémanique, c'est en revanche «une vedette» en Suisse romande, a affirmé la présidente du parti écologiste, Ruth Genner.

Une lourde tâche

Les Verts ont déjà présenté à plusieurs reprises un candidat au Conseil fédéral. Pas plus tard que l'an dernier, ils s'étaient dits prêts à assumer des responsabilités gouvernementales si une marge de manoeuvre était garantie pour réaliser une politique écologique, sociale et solidaire.

Samedi du reste, les délégués ont appelé radicaux (PRD / droite) et démocrates-chrétiens à tenir leurs promesses électorales en matière d'environnement. Ueli Leuenberger s'est longuement penché sur les risques du réchauffement climatique et sur la nécessité d'agir vite.

«Une lourde tâche attend la députation renforcée aux chambres fédérales: travailler à convaincre et pousser démocrates-chrétiens et radicaux à tenir leurs promesses électorales», a plaidé le vice-président des Verts.

Le partenaire socialiste a aussi suscité quelques remous samedi. La présidente du groupe parlementaire Therese Frösch s´est ainsi dite «consternée» que le PS, malgré sa promesse, ne soutienne pas une candidature verte à la vice-présidence du Conseil national (chambre basse).

Un «oui» et un «non»

Samedi toujours, les délégués verts ont recommandé à une importante majorité de rejeter la réforme de l'imposition des entreprises II, qui passera devant le peuple le 24 février prochain.

Ils estiment que le titre du projet est trompeur, car les changements ne profiteront pas aux entreprises, mais aux gros actionnaires, dont les dividendes seront imposés à un taux inférieur.

Les Verts plébiscitent en revanche l'initiative Weber contre les avions militaires, l'autre objet soumis au vote en février.

En se prononçant contre les avions de combat dans les régions touristiques, ils acceptent, «de facto, l'arrêt de l'entraînement de ces avions, ce qui signifie, dès lors, la fin de l'armée de l'air opérationnelle». Il faut l'«assumer sans complexe», estime la député vaudoise Adèle Thorens.

Lors des élections parlementaire du 21 octobre, les Verts ont obtenu 22 sièges. Ils ont enregistré une progression de 2,2% à 9,6% des voix.

swissinfo et les agences

Composition du gouvernement

Après la naissance de l'Etat fédéral moderne, en 1848, le Parti radical a occupé pendant 40 ans les sept sièges du gouvernement.

Ce n'est qu'en 1891 qu'un représentant des catholiques conservateurs (ancêtres du Parti démocrate-chrétien) a été pour la première fois admis à l'exécutif.

En 1929, le Parti agrarien (ancêtre de l'UDC) a à son tour été intégré dans le gouvernement.

Enfin, le Parti socialiste a obtenu son premier siège en 1943.

Depuis 1959, le gouvernement suisse a toujours été formé de ces quatre partis qui, ensemble, représentent environ 80% de l'électorat.

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La force des partis

Résultats au Conseil national (Chambre basse) en 1995, 1999, 2003 et 2007:

Union démocratique du centre (UDC) : 14,9%, 22,5%, 26,7%, 29,0%.
Parti socialiste (PS): 21,8%, 22,5%, 23,3%, 19,5%.
Parti radical démocratique (PRD): 20,2%, 19,9%, 17,3%, 15,6%.
Parti démocrate-chrétien (PDC): 17,0%, 15,8%, 14,4%, 14,6%.
Parti écologiste (Verts): 5,0%, 5,0%, 7,4%, 9,6%.

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