La victoire du «Panzer Cardinal»
Le cardinal allemand Joseph Ratzinger, devenu mardi le pape Benoît XVI à l'âge de 78 ans, fait figure de conservateur. On l’a d’ailleurs surnommé «Panzer cardinal».
Nommé en 1981 par son prédécesseur Jean Paul II préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, il avait à ce poste la tâche de préserver le dogme catholique.
Né le 16 avril 1927 à Marktl am Inn, en Bavière, d'un père gendarme, Joseph Ratzinger est un pianiste accompli qui aime Mozart, d'après le père Thomas Frauenlob, qui dirige le séminaire de Traunstein où le nouveau pape a étudié.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Joseph Ratzinger a été appelé dans une unité anti-aérienne à Munich en 1943 et, l'année suivante, il a été envoyé sur la frontière austro-hongroise pour construire des barrières anti-chars. Auparavant, il avait été brièvement membre des jeunesse hitlériennes, comme nombre d'adolescnets allemands de l'époque.
Il a déserté l'armée allemande en avril 1945 et a regagné Traunstein. A son arrivée, des soldats américains l'ont capturé et il a été détenu plusieurs semaines dans un camp de prisonniers de guerre. Libéré, il a réintégré le séminaire.
Joseph Ratzinger a été ordonné prêtre en même temps que son frère aîné Georg en 1951. Il a enseigné la théologie pendant plusieurs années avant d'être nommé évêque de Munich en mars 1977 et créé cardinal trois mois plus tard par Paul VI.
Héritier de l’Inquisition
En novembre 1981, Jean Paul II l'a nommé préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, organe chargé de préserver le dogme catholique et descendant direct de l’Inquisition.
Beaucoup reprochent à Joseph Ratzinger certains décrets du Vatican interdisant aux prêtres catholiques d'informer les adolescentes enceintes sur toutes les options qui s'offrent à elles, ou interdisant aux catholiques de partager la communion avec les protestants.
Le «Panzer cardinal» s'est heurté durant sa carrière à d'importants théologiens, dont le libéral suisse Hans Küng, à qui le Vatican a retiré en 1979 son autorisation d'enseigner la théologie. Il a aussi égratigné dans certains articles le cardinal allemand Walter Kasper, un modéré qui prônait une Eglise moins centralisée.
swissinfo et les agences

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