La Suisse suspend son accord avec la Libye
Le gouvernement a annoncé mercredi qu'il suspendait l'accord signé le 20 août avec la Libye qui visait un retour à la normalisation des relations entre les deux pays. Il entend en outre poursuivre sa politique restrictive en matière de visas envers les ressortissants libyens.
L'accord signé le 20 août à Tripoli entre le président de la Confédération Hans-Rudolf Merz et le premier ministre Al Baghdadi El-Mahmoudi prévoyait notamment les excuses officielles du gouvernement suisse pour l'arrestation d'Hannibal Kadhafi en juillet 2008 à Genève ainsi que la création d'un tribunal arbitral pour enquêter sur cette affaire.
Mais le délai de trois mois prévu pour la normalisation des relations entre les deux pays a entre-temps échu et les deux otages suisses retenus en Libye n'ont toujours pas été libérés. Le sort de ces deux hommes d'affaires retenus depuis août 2008 par le régime du colonel Kadhafi n'est pas connu et Tripoli refuse le droit de visite.
Le Conseil fédéral a donc décidé de suspendre son accord avec la Libye et de poursuivre sa politique restrictive en matière d'octroi de visas à l'égard des ressortissants libyens. Aucune précision n'a été donnée sur les citoyens libyens concernés par ces mesures. Mercredi, devant la presse, Hans-Rudolf Merz s'est refusé à tout commentaire sur les décisions prises par le gouvernement suisse concernant le dossier libyen.
De leur côté, les partis ont salué la décision du Conseil fédéral (gouvernement). Pour le Parti socialiste, il est urgent d'abandonner les vaines palabres avec les autorités libyennes. Le PDC (Parti démocrate-chrétien / centre-droit) et les libéraux-radicaux (droite) sont du même avis: le partenaire n'a pas tenu ses engagements. L'UDC (Union démocratique du centre / droite conservatrice) va plus loin, estimant qu'il faudrait interrompre les relations diplomatiques et prendre des sanctions encore plus dures dans le domaine des visas.
swissinfo.ch et les agences

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