La Suisse souhaite une adhésion rapide de la Chine à l’OMC
Devant la Chambre de commerce Suisse-Chine, le ministre de l’Economie Pascal Couchepin a rappelé mardi que l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce serait un atout pour l’économie suisse. Mais la partie est loin d’être gagnée.
Devant la Chambre de commerce Suisse-Chine, le ministre de l’Economie Pascal Couchepin a rappelé mardi que l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce serait un atout pour l’économie suisse. Mais la partie est loin d’être gagnée.
Pascal Couchepin s’est exprimé trois jours après l’échec des négociations entre l’Union européenne et la Chine à Pékin (photo). Or Berne doit attendre l’accord avec l’Europe sur l’adhésion de la Chine à l’OMC pour conclure un accord similaire avec Pékin.
La Suisse négocie avec la Chine sur son entrée à l’OMC depuis la fin des années 80. Mais ces pourparlers dépendent largement des négociations menées par les poids lourds de l’économie mondiale.
Washington et Pékin ont signé un accord en novembre de l’année dernière. Mais cet accord doit encore être ratifié par le Congrès américain. Or, ce vote fait l’objet d’une intense bataille actuellement aux Etats-Unis. En outre, le vice-président Al Gore, candidat démocrate à la présidence américaine, a laissé entendre qu’il était prêt à réclamer de nouvelles concessions à la Chine, s’il était élu.
Quoi qu’il en soit, les quinze pays membres de l’Union européenne veulent obtenir encore plus d’avantages commerciaux de la Chine que les Etats-Unis. Les Européens ont, en effet, pu étudier à la loupe l’accord sino-américain (suite à sa publication intégrale exigée par le Congrès américain) et faire de la surenchère dans des secteurs comme l’automobile. Il reste enfin des secteurs spécifiques qui ne sont pas couverts par l’accord signé entre Pékin et Washington.
La Suisse, comme l’ensemble des Etats membres de l’OMC, pourra profiter des concessions obtenues par Washington et Bruxelles, selon les règles en vigueur à l’OMC. Mais Berne doit, néanmoins, s’assurer que ses intérêts seront couverts, en particulier dans les secteurs de l’horlogerie, de la chimie et des produits pharmaceutiques, des services en matière de finance et d’assurance.
Selon Pascal Couchepin, les échanges entre la Chine et la Suisse ont atteint 2,8 milliards de francs l’année passée. Et, avec l’entrée de la Chine à l’OMC, ils devraient encore augmenter.
Mais la partie est loin d’être gagnée. Car, même si la Chine réussit à signer un accord d’adhésion avec l’ensemble des membres de l’OMC, elle devra encore négocier le protocole d’accession à l’Organisation mondiale du commerce. Or, estime-t-on de source bien informée, la conclusion de cet accord multilatéral sera difficile.
Frédéric Burnand

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