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La Suisse salue le retrait de Gaza

Un colon juif face aux policiers israéliens à l'entrée d'une colonie. Keystone

Le coordinateur suisse pour le processus de paix au Proche-Orient estime que le retrait des colons israéliens de la bande de Gaza est une étape positive.

Ce contenu a été publié le 16 août 2005 minutes

Entre autres efforts pour contribuer au processus, la Suisse a élaboré un plan permettant d'assurer l'accès des biens, des services et marchandises à Gaza en cas d'urgence.

Basé à Berne, l'ambassadeur itinérant Nicolas Lang évoque ces propositions pour swissinfo et s'exprime sur l'avenir de la région.

swissinfo: Quelle est l'importance du désengagement de Gaza pour le processus de paix?

Nicolas Lang: Il faut dire que le retrait des colons israéliens et le démantèlement des 21 colonies de la bande de Gaza constitue une étape historique.

D'un point de vue purement symbolique, l'évacuation de quatre colonies de Cisjordanie pourrait être encore plus importante puisqu'elle constitue un précédent historique et le tout premier changement depuis le début de l'occupation.

Cependant, il faut être prudent pour ce qui est de l'impact de ce désengagement sur l'ensemble du processus de paix. Est-ce un premier pas ou la fin du processus? Les opinions divergent.

En même temps, on parle de plus en plus d'un risque d'une «troisième intifada». Une nouvelle explosion de violence a toutes les chances de bloquer, ou de gêner, la reprise de négociations significatives pour régler le conflit.

Plus important encore, le désengagement de Gaza et de Cisjordanie ne peut être analysé en tant que tel et il faut aussi considérer l'évolution de la situation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Là, c'est l'évolution de la situation pour ce qui est de la construction de nouvelles colonies et de la barrière de sécurité qui est préoccupante.

swissinfo: La Suisse est-elle impliquée dans le processus de désengagement de Gaza?

N. L.: La Suisse n'est pas engagée en tant que telle dans le processus. La conception et la réalisation de l'opération sont d'abord du ressort des parties concernées (Israël, l'Autorité palestinienne et l'Egypte).

Ces derniers mois, la Suisse a consacré une partie de ses efforts à diverses négociations à propos du plan de désengagement, en particulier de la bande de Gaza.

Cela inclut les implications du plan de désengagement pour le droit humanitaire international, le problème sécuritaire qui se pose dans la bande de Gaza aujourd'hui et pour les années à venir ainsi que la nécessité d'assurer l'accès à la bande de Gaza dans les deux sens à l'acheminement d'aide humanitaire, de services et de personnel en cas de besoin.

swissinfo: Où en est le plan soutenu par la Suisse pour assurer l'accès humanitaire à Gaza après le retrait?

N. L.: Le modèle d'accès à l'aide d'urgence à Gaza est prêt. Une fois le retrait entamé, d'autres contacts vont être pris avec les parties et les organisations internationales pour déterminer comment faciliter l'accès à la bande de Gaza en cas d'urgence.

Le modèle a été conçu de manière à s'appliquer au cas où des considérations sécuritaires provoqueraient une fermeture totale ou partielle des points d'accès à la bande de Gaza. Un scénario qui ne s'est, pour l'instant, pas réalisé.

swissinfo: Que va-t-il se passer maintenant pour Gaza et pour le processus de paix global?

N. L.: C'est difficile à dire. Pour ce qui est de Gaza, beaucoup de points doivent encore être réglés, comme le passage Philadelphi (une bande de territoire contrôlée par Israël), le port, l'aéroport, le régime douanier et, surtout, la communication entre la Cisjordanie et la bande de Gaza.

L'accès, donc, devrait demeurer un point important. Beaucoup de choses vont dépendre De la manière dont le retrait va se dérouler et des réactions de l'opinion publique des deux parties. En outre, des élections doivent être organisées à la fois en Israël et dans les territoires palestiniens.

Nous croyons fermement aux avantages d'un accord de paix global et continuerons à défendre ce point de vue après le retrait.

Interview swissinfo: Matthew Allen
(Traduction de l'anglais: Isabelle Eichenberger)

Faits

8500 colons israéliens de la bande de Gaza ont 48 heures pour quitter le territoire occupé depuis 1967. Mercredi, l'armée israélienne procédera aux évacuation forcées.
L'organisation palestinienne du Hamas a promis de continuer sa lutte armée contre Israël après le retrait de Gaza.
7500 membres de la sécurité palestinienne ont pris position aux abords des colonies pour empêcher toute attaque palestienne.
Les colons qui refusent de se retirer risquent de perdre un tiers du dédommagement promis, qui se situe entre 188'000 et 500'000 francs.

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