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La Suisse recrée un Helvétistan pour la défense de l´environnement

Aide au développement: la Suisse fonde un nouveau groupe au sein du Fonds pour l´environnement mondial, le FEM, avec quatre petits pays d´Asie centrale, le Kirghizistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l´Ouzbékhistan.

Ce contenu a été publié le 29 juin 2000 minutes

Il ne suffit pas d'appliquer des normes environnementales strictes et rigoureuses en Suisse, sans se soucier du reste de la planète. La Suisse souhaite en effet s'engager dans une politique globale de lutte contre la pollution des eaux, les changements climatiques, la destruction de la couche d'ozone ou encore l'appauvrissement de la diversité biologique.

Dans cette optique, une délégation suisse, qui comportait notamment Philippe Roch, directeur de l'Office fédéral de l'environnement, des forêts et des paysages, Daniel Kaeser, directeur exécutif suisse de la Banque mondiale, ainsi que des représentants de la DDC, s'est rendue du 21 au 28 juin en Asie centrale.

Et le voyage a apporté des fruits. Après avoir rencontré les membres des gouvernements de Kirghizistan, de Tadjikistan, de Turkménistan et d'Ouzbékhistan, les Suisses ont conclu un accord qui fonde un nouveau groupe bénéficiant du droit de vote au Conseil exécutif du Fonds pour l'environnement mondial (FEM).

Créé en 1991, le FEM constitue la principale source de financement pour des projets de développement importants liés à l'environnement. Il comprend 166 Etats membres et a déjà financé plus de 500 projets dans 120 pays pour plus de 10 milliards de francs suisses. Représentée par Philippe Roch, la Suisse y occupe un siège permanent et fait donc partie du Conseil exécutif qui élabore la politique du Fonds et décide des investissements.

Pour les jeunes Etats en plein développement que sont le Kirghitistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l'Ouzbébistan, faire partie du groupe nommé «Helvétistan» est donc une aubaine. Bien entendu, la Suisse n'a pas décidé de renforcer son aide au développement au hasard. Ces pays d'Asie centrale sont déjà liés à la Suisse au sein de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international depuis 1992.

Recréer donc un Helvétistan pour l'environnement n'est que la suite logique d'une politique suisse entamée il y a huit ans maintenant. A noter d'ailleurs que la Suisse espère bientôt signer un accord du même genre avec l'Azerbaïdjan, le 5ème pays d'Asie centrale composant l'Helvétistan au sein des institutions de Bretton Woods.

La Suisse conçoit cette entreprise comme la continuité de son action au sein des institutions financières internationales, mais aussi dans le cadre de son aide au développement. Au lieu de se contenter de relations bilatérales, la Suisse a décidé de replacer les problèmes d'environnement dans le cadre plus large et plus global du FEM. Mais c'est aussi, il faut l'admettre, une stratégie politique qui permet à la Suisse de se placer sur le devant de la scène internationale.

Catherine Miskiewicz


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