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La Suisse organise à Pékin un séminaire sur l'Etat de droit

En Chine, Etat de droit et parti unique ne sont pas incompatibles. Keystone

L'Institut pour le fédéralisme de Fribourg a réuni des spécialistes occidentaux et chinois pour débattre de la justice et des droits de l'Homme. C'est la 2ème expérience du genre, et les Chinois en redemandent.

Ce contenu a été publié le 01 décembre 2000 minutes

La rencontre s'inscrivait dans le cadre du 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Durant trois jours, la Suisse a organisé cette semaine à Pékin un symposium sur l'Etat de droit réunissant des juristes internationaux et chinois. Un sujet toujours sensible dans un pays où la notion de droit est récente et reste subordonnée à la ligne politique d'un parti unique.

«La capacité de discussion et d'autocritique est beaucoup plus grande ici qu'en Europe de l'Est avant la chute du Mur ou dans l'ex-URSS, note pourtant Thomas Fleiner, directeur de l'Institut pour le fédéralisme à Fribourg, organisateur de la rencontre côté suisse. Le niveau des intervenants chinois est excellent, la soif d'apprendre est extraordinaire et ils ont un but: rendre la justice plus indépendante dans leur pays».

Cette rencontre est la seconde du genre. A l'initiative de la Suisse, une première réunion de juristes a eu lieu à Pékin, il y a deux ans, sur le thème du droit constitutionnel. Satisfaite du résultat, l'Académie des sciences sociales, le partenaire chinois, a demandé à répéter l'exercice. Un troisième rendez-vous aura lieu dans deux ans.

Financé par le DFAE, l'exercice donne quelque substance au dialogue sur les droits de l'Homme engagé avec la Chine au début des années 90. Un dialogue qui semblait moribond depuis deux ans. Des voix se sont élevées en Suisse pour dénoncer «le tourisme» des juristes chinois invités. «C'est faux, rétorque Michel Rosenfeld, professeur de droits de l'Homme à l'Université Yeshiva de New York. On ouvre une porte et les Chinois s'y engouffrent à leur rythme. Mais ils sont sincères».

Frédéric Koller, Pékin

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