La Suisse doit complètement se remettre en question
Quelles seront les leçons de la cuisante défaite de l'équipe nationale en Russie? Un an avant les débuts des éliminatoires de l'Euro 2004, Köbi Kuhn se voit plongé dans un univers aux contours toujours plus flous.
Le parcours de la Suisse s'est terminé comme il avait débuté. Par une défaite contre la Russie. L'expédition ratée (0-4) à Moscou risque de laisser des traces au niveau de la crédibilité d'un pseudo-groupe dont l'unité vole en éclats depuis longtemps, bien avant l'intronisation de Köbi Kuhn.
A Moscou, l'ultime chapitre de ces éliminatoires de Coupe du monde 2002 s'annonçait sous de sombres auspices. Nombreuses défections dans le camp helvétique, préparation délicate et besoin impératif pour la Russie d'obtenir un point pour se qualifier.
Le scénario fut conforme aux prévisions. En dehors d'un premier quart d'heure prometteur, le reste ne fut qu'un naufrage collectif. Duquel personne n'est sorti vraiment épargné.
Insuffler du sang neuf
"Ces quelques mois d'interruption feront du bien à tout le monde", relevait Alexandre Comisetti. Le capitaine Jörg Stiel rappelait "qu'il est grand temps de se poser les bonnes questions."Alors que Johann Lonfat allait droit au but. "Il faut insuffler du sang neuf, pas forcément avec des anciens piliers qui ne sont pas là quand cela compte vraiment." Même s'ils ne sont pas nommés, Chapuisat et Türkyilmaz sont visés.
Köbi Kuhn a pris ses marques, tâté le terrain. Il doit désormais passer à l'action, opérer des choix douloureux dans l'optique de l'Euro 2004. Pour mettre au point une stratégie et bâtir une véritable équipe.
«J'ai sous-estimé l'ampleur de certains problèmes dont j'ai hérité, explique le coach national. J'ai été naïf de croire que je pourrais tout résoudre avec quelques entretiens, que les compteurs pouvaient ainsi être remis à zéro. Or, à la première contrariété, tout s'effondre.»
Le Zurichois dispose d'une année entière pour préparer le prochain match important de la Suisse. «Une chance que plusieurs de mes prédécesseurs n'ont pas eue», relevait-il.
A lui de saisir l'opportunité sans trop s'emballer, notamment par les formidables résultats des moins de 21 ans, qualifiés, eux, pour les championnats d'Europe. «Croire que tous ces joueurs pourront émerger d'un coup est illusoire», prévient Köbi Kuhn qui, quoi qu'il arrive, ne verra pas son réservoir de joueurs s'enrichir.
Jonathan Hirsch

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