La Session des jeunes fête ses dix ans
La réunion dresse un bilan mitigé de ses premières années d'existence. Jusqu'à samedi, il débattra, à Berne, des relations extérieures de la Suisse.
«Les politiciens ne nous prennent pas complètement au sérieux, mais la notoriété de notre projet a grandi.» Male Bayer, secrétaire de la Session des jeunes, dresse un bilan mitigé des dix premières années d'existence, en Suisse, du parlement des jeunes.
Ils ne jettent pas l'éponge
Concrètement, les jeunes, âgés de 14 à 21 ans, adressent, chaque année, des revendications aux commissions des deux chambres fédérales. Le hic, c'est que souvent ces requêtes ne vont pas plus loin.
«En fait, les politiciens sont très intéressés par l'avis des jeunes, mais l'utilise comme ils le veulent», résume Male Bayer.
Les moins de vingt ans ne jettent pas l'éponge pour autant: ils ont créé cette année un «Forum», un organe chargé de faire avancer leurs revendications, nouvelles et plus anciennes, auprès des politiciens.
Quoiqu'il en soit, les participants eux-mêmes ne semblent pas se faire trop d'illusions. «Nos propositions sont souvent mises aux oubliettes», constate ainsi Nina Furtwängler.
Se familiariser avec la politique
Pour cette gymnasienne de 17 ans (et demi), qui participe pour la seconde fois à la Session, l'intérêt de cette réunion est ailleurs: «c'est l'occasion de me familiariser avec la politique. Et ces discussions sont importantes pour me faire un avis.»
Mais quand on lui parle de carrière politique, Nina Furtwängler rit: «non, ça m'intéresse, mais je ne me vois pas trop là-dedans». Et pourtant... Ursula Wyss, conseillère nationale socialiste âgée de 28 ans, a fait ses premières armes dans ce Parlement.
Male Bayer le confirme: intéressés par la politique, les participants ne sont pas forcément politisés. «Ils sont attirés par le côté théorique, par les discours, poursuit-elle. Leurs revendications sont liées à une idéologie.»
L'occasion de se confronter à l'opinion des adultes
C'est que, contrairement à leurs aînés, ces jeunes sont encore détachés de nombreuses réalités bassement matérielles. Et ne défendent donc pas des intérêts plus personnels. Leur court séjour au Palais fédéral est précisément l'occasion de confronter leurs opinions à celles des adultes.
Un apprentissage qu'ils pourront renouveler cette fin de semaine à Berne. Où se déroule, de jeudi à samedi, la dixième Session des Jeunes, sur le thème de la politique extérieure de la Suisse.
Divisés en différentes commissions, les jeunes débattront de sujets tels que la paix, la finance, le partage des richesses, l'environnement...
Avec un interlocuteur de choix: samedi, Joseph Deiss, ministre des Affaires étrangères, discutera des pétitions avec les jeunes. Le signe, peut-être, qu'elles ne resteront pas lettres mortes...
Caroline Zuercher

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