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La revendication de la droite dure fait son chemin

L'UDC revendique un deuxième siège gouvernemental. Keystone

Excepté les démocrates-chrétiens, les grands partis se disent prêts à entrer en matière sur l’entrée au gouvernement d’un deuxième représentant de l’Union démocratique du centre.

Ce contenu a été publié le 21 octobre 2003

La presse n’exclut pas non plus cette éventualité après le triomphe électoral de la droite dure.

Le président de l’Union démocratique du centre (UDC/droite dure) a annoncé la couleur: «Nous sommes aujourd'hui le plus grand parti et nous nous sentons dans l'obligation de diriger», a déclaré Ueli Maurer.

L'UDC va «bien entendu» s'asseoir autour de la table avec les autres partis pour discuter de la formule magique, a indiqué Gregor Rutz, son secrétaire général. Mais l’UDC ne reviendra pas sur ses prétentions. Le choix d'un autre candidat que Christoph Blocher ne sera pas non plus accepté.

Pour le Parti radical-démocratique (PRD/droite), les résultats obtenus par l'UDC donnent un poids supplémentaire à ses revendications. Sur l'initiative du PRD, les partis de droite vont rapidement se réunir pour évoquer cette question, a précisé Guido Schommer, secrétaire général du PRD.

Un diktat inacceptable

«Une représentation de l'UDC au gouvernement en rapport avec son poids électoral est légitime», a indiqué quant à lui Reto Gamma, secrétaire général du Parti socialiste.

«La requête de l'UDC sera reconnue, raison pour laquelle une rencontre entre partis gouvernementaux avait déjà été programmée avant les élections», a-t-il poursuivi.

Membre le plus faible de l’alliance gouvernementale, le Parti démocrate-chrétien (PDC/centre-droit) entend d’abord maintenir ses positions. Il n’est pas question que l’un de ses deux ministres démissionne pour laisser la place à l’UDC.

Pour les démocrates-chrétiens, un centre fort au Conseil fédéral est une condition pour être en mesure de gouverner.

Un ticket unique

Si le monde politique se montre généralement ouvert par rapport aux revendications de la droite dure, sa manière de faire est contestée. La menace de l’UDC – élection de Christoph Blocher ou retrait du gouvernement – est perçue comme un véritable diktat.

Le PRD déclare n’avoir rien a priori contre le candidat Blocher. En revanche, la présentation de sa candidature a été faite «à la manière particulière et agressive de l'UDC», note M. Schommer.

«Aucun parti ne peut prétendre imposer seul ses candidats aux autres», souligne pour sa part Jean-Philippe Jeannerat, porte-parole du PS. L'UDC devrait proposer un choix et non le seul candidat Blocher. Ce ticket unique n'est que «pure provocation» de la part d'un parti «pris dans une fuite en avant des effets d'annonce».

Pour Ruth Genner, coprésidente des Verts, la proposition faite dimanche par le président de l'UDC Ueli Maurer «est une vraie provocation». Les écologistes ont donc déjà décidé de lancer leur propre candidat dans la course au Conseil fédéral le 10 décembre.

Il est piquant de constater que les critiques les plus acerbes contre les méthodes de l'UDC viennent des rangs mêmes de l'UDC. Les sections bernoise et argovienne s'opposent à la stratégie du parti suisse, en particulier à l'ultimatum posé à Samuel Schmid.

L’actuel ministre de l’UDC a en effet été sommé par la direction nationale de s’aligner davantage sur la ligne officielle du parti, sous peine d’être lâché.

La presse sur la même longueur d’onde

Dans ses commentaires, la presse nationale tire généralement les mêmes conclusions que la plupart des partis politiques. Avec le succès enregistré dimanche, l’UDC peut légitimement revendiquer un second siège au gouvernement.

Ainsi 24 Heures qui se demande si l'on ne pourrait pas «très vite s'habituer à l'idée qu'un deuxième UDC fasse son entrée au Conseil fédéral». Après tout, la formule magique «n'est pas une icône, mais une équation qui doit, idéalement, tenir compte des forces en présence», relève le quotidien vaudois.

Même son de cloche en Suisse alémanique où Der Bund estime notamment que l’élection d'un deuxième UDC au gouvernement est indispensable «par respect pour la volonté populaire», mais aussi pour éviter «la menace de blocage» agitée par le parti.

swissinfo et les agences

Faits

Le poids des partis gouvernementaux en termes de suffrages:
UDC: 26,6% des voix (22,54% en 1999)
PS: 23,3% (22,47%)
PRD: 19,9% (17,3%)
PDC: 14,4% (15,9%)

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En bref

- Depuis 1959, quatre partis se répartissent les sept sièges du gouvernement. Cette répartition – la «formule magique» – respecte l’équilibre linguistique du pays et la force des différents partis.

- La répartition actuelle est la suivante: deux radicaux, deux socialistes, deux démocrates-chrétiens et un UDC.

- En progression constante depuis dix ans, l’UDC est devenue dimanche le principal parti du Parlement. Le PDC confirme en revanche sa position de «maillon faible». La «formule magique» ne respecte donc plus l’équilibre des forces.

- En Suisse, les ministres sont élus par le Parlement. La prochaine élection aura lieu le 10 décembre.

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