La guerre en Ukraine interpelle la Suisse
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Chère lectrice, cher lecteur,
La Suisse s’est rangée du côté de l’Ukraine. Cela va-t-il de pair avec sa neutralité mondialement connue? En tout cas, pas sans discussions ni explications. Découvrez la sélection de nos articles de la semaine sur la guerre en Ukraine.
«Nous sommes reconnaissants à la Suisse de nous soutenir et de ne pas rester à l’écart. En effet, il est impossible de rester à l’écart lorsque des missiles et des bombes tombent sur des villes pacifiques au cœur de l’Europe au 21e siècle».
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a adressé ces mots en direct samedi dernier à plusieurs milliers de personnes rassemblées sur la Place fédérale de Berne pour une manifestation de soutien à l’Ukraine.
Le président de la Confédération, Ignazio Cassis, était également présent. Il a salué son homologue ukrainien en le tutoyant amicalement, un geste de solidarité présidentiel que l’Union démocratique du centre (UDC / droite conservatrice) considère comme une violation de la neutralité suisse.
Mais selon la position officielle de la Suisse, rien n’a en fait changé en matière de neutralité. «En tant que petit État parmi les plus mondialisés du monde, c’est pour nous une question existentielle que les règles internationales soient respectées», explique l'ambasssadrice Pascale Baeriswyl, qui représente la Suisse aux Nations unies à New York.
Déjà dans la pensée des blocs de la Guerre froide, la Suisse s’était positionnée là où elle se trouvait géographiquement: dans la partie occidentale de l’Europe, avec les valeurs occidentales telles que la démocratie, la liberté et l’égalité de tous les êtres humains. Depuis, l’importance de ce qui constitue une société ouverte s’est accrue.
Mais depuis longtemps, la Suisse ne conçoit plus sa neutralité comme un acte isolé. Au contraire, elle coopère ponctuellement sur le plan militaire avec l’OTAN et avec ses voisins.
Ambassadeur de Suisse auprès de l’OTAN, Philippe Brandt nous explique en détail comment fonctionne cette collaboration.
Les bombardements de la population civile à Marioupol ou à Kharkov choquent le monde. Se pose dès lors la question de possibles poursuites devant la justice internationale.
Tant que la guerre fait rage, la Suisse continuera à œuvrer discrètement pour la paix. Les sanctions plus larges devraient être plus difficiles à prendre. Car comme beaucoup d’autres pays, la Suisse dépend du gaz russe.
Des questions subsistent donc. La Suisse peut-elle faire davantage? Ou s’est-elle déjà trop clairement positionnée en faveur d’un État neutre? N’hésitez pas à faire part de votre avis.

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