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La gestion de fortune dope les résultats du Credit Suisse

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Après l'UBS, c'est le groupe Credit Suisse qui annonce une forte progression de ses résultats annuels avec un bénéfice net de 5,8 milliards de francs. Les deux géants bancaires helvétiques profitent de leur stratégie axée sur la gestion de fortune. Les petits clients, eux, passent à la caisse.

Ce contenu a été publié le 13 mars 2001 minutes

Les deux grandes banques suisses ont le sourire. Le Credit Suisse Group (CSG) a augmenté son bénéfice d'exploitation de 35%, en 2000, à 7,2 milliards de francs et accru ses actifs gérés de 19,3% à 1417 milliards de francs. Le bénéfice net s'est établi à 5,8 milliards de francs, contre 5,2 en 1999.

Des chiffres qui engendrent la perplexité au sein du grand public. Les petits clients se demandent pourquoi ils doivent payer toujours plus pour leurs opérations alors que les banques enregistrent des résultats exceptionnels.

Malgré un bénéfice net de 7,8 milliards de francs (+26,6%), l'UBS a augmenté de 4 à 6 francs les frais mensuels pour la gestion d'un compte. Les coûts d'un retrait aux guichets ou auprès d'un bancomat d'un concurrent ont aussi pris l'ascenseur.

En fait, la croissance du bénéfice provient notamment de cette hausse des frais. Ces dernières années les banques helvétiques ont restructuré leur «retail banking» (les petits clients) qui était chroniquement déficitaire. Désormais chaque secteur doit au moins couvrir ses coûts.

Pour rentabiliser le «retail», les établissements ont rationalisé les services et classifié leur clientèle. Il s'agit d'orienter les clients vers des fonds de placements ou la gestion d'un portefeuille de titres, des activités qui génèrent de fortes marges pour la banque.

Ainsi, les clients qui ont un patrimoine minimum (10 000 francs à l'UBS, 25 000 francs pour le Crédit Suisse), bénéficient de la gratuité pour la gestion de leur compte. En clair, les personnes aisées sont les bienvenues car on pourra leur proposer diverses prestations. Le petit salarié ou le retraité sans fortune, lui, passe à la caisse.

Les banques misent surtout sur la gestion de fortune. Près de la moitié du bénéfice de l'UBS provient de ce secteur et les deux géants helvétiques ont aussi consolidé leur position au niveau mondial. Le CSG a acheté Donaldson Lufkin & Jenrette alors que l'UBS a pris le contrôle de l'américain PaineWebber.

Luigino Canal

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