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La droite nationaliste veut un grand chambardement

Keystone

Ueli Maurer, président démissionnaire de l'UDC (droite nationaliste), exige des changements au gouvernement. L'idéologue du parti, Christoph Mörgeli, annonce une «révolution conservatrice».

Ce contenu a été publié le 28 octobre 2007 - 14:44

De son côté. le maire socialiste de Zurich Elmar Ledergerber veut davantage de pouvoir pour les villes. Tous s'expriment dans une presse dominicale encore marquée par les élections.

Pour Ueli Mauer, l'année 2009 semble la date la plus réaliste pour procéder à des changements au gouvernement. En effet, il y a encore des ministres qui aimeraient effectuer leur année présidentielle, a expliqué le président démissionnaire de l'Union démocratique du centre (UDC / droite nationaliste) dans les colonnes de la NZZ am Sonntag.

Celui qui est visé, c'est évidemment le ministre de l'Intérieur Pascal Couchepin. Le ministre du Parti radical-démocratique (PRD / droite) doit en effet effectuer l'an prochain son second tournus à la présidence de la Confédération. Quant à la vice-présidence, elle sera assumée par le ministre de Justice et Police Christoph Blocher, leader de l'UDC.

Pas de changements en décembre

Le Parlement doit réélire les sept ministres à leur poste le 12 décembre. Pour Ursula Wyss, responsable du groupe parlementaire socialiste du Parlement et vice-présidente du Parti socialiste, il n'y aura pas de changements ce jour-là.

La réélection de Christoph Blocher comme ministre et son accession à la vice-présidence de la Confédération semblent claires, a-t-elle déclaré dans une interview à la SonntagsZeitung. Certes, le PS ne votera pas pour Christoph Blocher, mais il est inutile de lui opposer une contre-candidature, compte tenu des résultats des élections fédérales de dimanche dernier.

Ursula Wyss donne également peu de chances à une candidature contre le ministre des Finances, le radical Hans-Rudolf Merz. Certes, avec deux sièges, le PRD est surreprésenté au gouvernement. Mais le Parti démocrate-chrétien (PDC / centre droit) n'a visiblement pas l'intention d'attaquer le siège du radical.

Ursula Wyss ne croit pas davantage à la possible entrée des Verts au gouvernement. C'est pour l'heure irréaliste, compte tenu de l'équilibre des forces au Parlement.

Pas trop de pression

Dans son interview à la NZZ am Sonntag, Ueli Maurer qualifie d'urgent un changement au gouvernement. Cependant, il met en garde contre la trop grande pression mise par certains responsables de l'UDC sur les ministres. En effet, si trop de pression est exercée, il risque de ne pas y avoir de changements.

Pascal Couchepin n'est pas seulement sous la pression de l'aile droite de son parti. Par ailleurs, la position du ministre socialiste de l'Energie, de la Communication et des Transports Moritz Leuenberger n'est pas assurée pour toujours.

Dès que «tout se mettra en mouvement», l'UDC entrera aussi en discussion avec Samuel Schmid, son ministre de la Défense, de la Protection de population et du Sport en vue d'un retrait. «Mais ce n'est vraisemblablement pas cette année encore que cela se passera», estime Ueli Maurer.

Une «révolution conservatrice»

Le Zurichois Christoph Mörgeli, député et stratège de l'UDC, va «plus loin que le parti» en réclamant depuis longtemps déjà le retrait de Samuel Schmid, déclare Ueli Maurer. Pour mémoire, Samuel Schmid est un représentant de l'aile traditionnelle et plus modérée de l'UDC, pas réellement appréciée par l'aile blochérienne - et majoritaire - du parti.

Chistoph Mörgeli, justement, c'est lui aussi exprimé dans la presse dominicale. Dans une interview à la SonntagsZeitung, il a annoncé que la prochaine décennie sera celle de l'UDC et parle de «révolution conservatrice». Ceci est un objectif après la victoire électorale de dimanche dernier.

Mis à part le départ des ministres Pascal Couchepin, Samuel Schmid et Moritz Leuenberger, le 12 décembre, Christoph Mörgeli fixe deux autres priorités dans sa stratégie: à nouveau progresser massivement lors des prochaines élections et placer des membres de l'UDC dans les institutions.

Pour Christoph Mörgeli, il s'agirait par exemple de renforcer la présence de l'UDC au sein du diffuseur national SRG SSR idée suisse ainsi que dans les autres médias.

Plus de pouvoir pour les villes

Hormis Ursula Wyss, un autre représentant en vue du Parti socialiste s'est exprimé dans la presse dominicale: Elmar Ledergerber. Le maire de Zurich y qualifie la défaite de son parti de douloureuse.

Jusqu'à présent, beaucoup de choses ont été écrites sur la progression de la droite nationaliste. Mais un autre point, pourtant capital dans la politique suisse, n'a que peu été évoqué, selon lui: le rôle des villes au cours de la prochaine législature.

Le fait que la Suisse agricole, peu urbanisée ait encore un peu gagné en influence au Parlement étonne le maire de Zurich. Il rappelle en effet que, de nos jours, 70% de la population vit dans des zones urbaines. «Or cela ne se manifeste pas dans la répartition des pouvoirs à Berne, bien au contraire», remarque-t-il.

Par ailleurs, les villes sont «les moteurs de la Suisse», selon Elmar Ledergerber. A l'étranger, l'image de la Suisse est certes marquée par les zones touristiques, mais aussi par les villes. Le maire de Zurich réclame donc davantage de pouvoir pour les villes, car «la répartition actuelle des pouvoirs n'est plus valable».

swissinfo et les agences

WATERLOO SOCIALISTE ET AUSTERLITZ UDC

Les élections fédérales – destinées à renouveler le Parlement suisse – ont eu lieu le 21 octobre.

Le Parti socialiste a fait figure de grand perdant en ne recueillant que 19,5% des voix. Ce résultat correspond à un recul de 3,8% par rapport aux élections de 2003 et se traduit par une perte de 9 sièges.

Avec 29% des voix, l'Union démocratique du centre a en revanche atteint un nouveau sommet, couronnement d'une progression débutée au début des années 90. Le parti a gagné 2,3% des voix et 7 sièges par rapport à 2003.

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