Le Musée cantonal valaisan des beaux-arts a fait peau neuve. L'austérité a fait place à la gaieté.

Un lifting et une bonne dose de couleur mettent en valeur son nouvel accrochage dédié au Valais et à la montagne.

Logé dans les murs du château épiscopal de la Majorie à Sion, le Musée cantonal des beaux-arts avait la réputation d'être assez austère.

Avait... «Car, affirme son conservateur Pascal Ruedin, cela fait désormais partie du passé. Aujourd'hui, les murs des salles ont été embellis grâce à des couleurs très riches.»

Les travaux auront duré tout l'été. Le temps pour Pascal Ruedin et son équipe de redorer le blason des différentes salles du château.

«Avec ce nouveau cadre coloré, précise le conservateur, le musée se veut résolument convivial et beaucoup plus créatif.»

L'harmonie avant tout

Pour preuve, les murs se déclinent dans des couleurs qui vont de la lavande à la pistache en passant par l'abricot et le lie de vin. Des pigments remarquablement étudiés sur lesquels la valeur artistique des tableaux s'en trouve sensiblement réhaussée.

Ainsi, les gorges de la Dala de Kaspar Wolff et les autres peintures du 18e siècle sont présentés sur des murs couleur pistache. Un pastel qui vise à faire oublier une époque un peu sombre et peu représentée au musée valaisan.

Des cadres dorés et une paroi couleur rouge lie de vin mettent en valeur les œuvres du 19e siècle, notamment celles du paysagiste et portraitiste valaisan Raphaël Ritz, et celles des romantiques François Diday et Alexandre Calame.

«Ce genre de combinaison se pratiquait souvent dans les lieux d'exposition de l'époque», précise Pascal Ruedin.

Plus d'audace encore avec la salle réservée aux peintres de l'Ecole de Savièse, le joyau du patrimoine artistique cantonal.

Là, le contraste est plutôt vigoureux, voire osé. Ernest Bieler et Raphy Dallèves sont valorisés par des cadres en bois naturel accrochés sur des murs lavande.

Comparer l'image au paysage

Cela dit, le musée se consacre également au 20e siècle. Il dispose d'un belvédère et d'un espace d'intervention pour les artistes contemporains, peintres et photographes confondus.

«L'endroit se veut interactif, explique Pascal Ruedin. Il attire le visiteur à l'intérieur d'un cube noir posé au centre de la pièce.»

Un cube à l'intérieur duquel sont présentées de nombreuses photographies contemporaines consacrées aux paysages du Valais.

Quant à l'interactivité, il faut bien sortir de la boîte pour la trouver. Grâce aux immenses fenêtres du château, le visiteur jouit en effet d'une superbe vue panoramique de plus de 180 degrés.

L'occasion, pour lui, de retrouver, dans la réalité cette fois, certains paysages exposés dans le fameux cube.

swissinfo/jean-Louis Thomas

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