La Confédération payera les salaires de Swissair
La Confédération vole au secours des 2500 employés Swissair licenciés avec effet immédiat. Pour le plan social par contre, aucune solution n'est en vue.
Sur les 4400 personnes licenciées en octobre par les différentes sociétés du groupe, 2500, travaillant pour les unités en sursis concordataire provisoire, se retrouveront sans salaire dès le mois prochain.
Comme elle l'a annoncé vendredi, la Confédération prendra à sa charge la différence entre et les indemnités de chômage et les salaires dus en novembre et en décembre.
Les indemnités et l'aide de Berne seront toutefois plafonnées à 8900 francs par personne. Ce soutien, qui ne concerne pas le 13e salaire, devrait coûter une dizaine de millions de francs à la caisse fédérale.
Les fonds proviendront du crédit de transition de la Confédération, un milliard de francs devant soutenir Swissair jusqu'à l'intégration des deux tiers de ses activités à Crossair, a indiqué le porte-parole du Secrétariat d'Etat à l'économie (seco), Alan Kocher.
A la porte, et sans salaire
Les personnes immédiatement mises à pied ne toucheront pas leur salaire durant la période de résiliation en raison d'une décision du commissaire de Swissair Group, l'avocat Karl Wüthrich, motivée par l'obligation de n'avantager aucun créancier. Les montants dus feront partie des prétentions privilégiées lors de la liquidation des actifs du groupe.
Les personnes concernées doivent s'inscrire au chômage si elles ne veulent pas se retrouver sans ressource dès novembre. Elles ont droit immédiatement aux indemnités, couvrant 70 à 80 % de leur salaire, avec un plafond là aussi fixé à 8900 francs par mois.
Situation tendue
La convention adoptée vendredi à l'aéroport de Zurich-Kloten par la Confédération, les syndicats, Swissair et Crossair doit permettre d'éviter les cas de rigueur avant la fin de l'année. Il s'agit aussi de favoriser une transition sans heurts vers la nouvelle compagnie aérienne.
La situation est tendue. Pour Daniel Vischer, du Syndicat suisse des services publics (SSP), l'aide de la Confédération ne constitue qu'un répit, et il faut trouver un financement pour les plans sociaux concernant tous les salariés licenciés. Sur les 4400 licenciements prévus ce mois dans les unités de Swissair Group, 3100 ont déjà été prononcés.
Le seco indique que le groupe de travail «personnel Swissair» cherche une solution pour les plans sociaux. Une première estimation, basée sur une reprise par Crossair à fin mars 2002 des deux tiers des activités de Swissair, fait état d'un besoin de financement de 650 millions de francs. Mais la facture pourrait s'alourdir si Crossair devait revoir à la baisse ses ambitions.
Economies radicales
Et afin que Swissair et les sociétés annexes puissent poursuivre leurs activités, des économies radicales sont encore nécessaires, estime Me Wüthrich. Le niveau de liquidités de Swissair reste préoccupant. Le milliard de francs apporté par la Confédération pour maintenir les vols long-courriers jusqu'à fin mars est calculé au plus juste.
Dans son rapport hebdomadaire, le commissaire souligne que cette situation influencera ses décisions futures. Celles-ci ne doivent pas prétériter l'intérêt des créanciers des entités de Swissair Group au bénéfice d'un sursis provisoire jusqu'au début décembre.
La situation des entités hors du sursis concordataire n'est guère plus confortable. Les négociations visant à leur trouver des nouveaux propriétaires n'ont toujours pas abouti.
Grogne contre les grandes banques
En outre, on apprend vendredi que la débâcle de Swissair a fait gagner quelque 5000 clients à la Banque cantonale de Zurich. L'établissement a profité de la grogne qui s'est exercée à l'encontre de l'UBS et du Crédit Suisse. Ce rebond réjouissant ne cache toutefois pas des chiffres à neuf mois peu glorieux avec une chute de 35,5 % du bénéfice brut.
swissinfo avec les agences

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