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La cinquième Suisse revendique son droit à l'information

Les représentants des quelque 600 000 Suisses de l'étranger se sont réunis samedi à Berne. Ils ont notamment défendu leur droit à être informés correctement.

Ce contenu a été publié le 31 mars 2001 minutes

Les Suisses de l'étranger déplorent que Radio Suisse Internationale (SRI) abandonne ses programmes en ondes courtes pour les diffuser via l'Internet. Une délégation du Nigeria a fait remarquer que ce vecteur d'information ne sera pas accessible aux pays du sud pendant de nombreuses années encore.

Le président de l'Organisation des Suisses de l'étranger (OSE), Georg Stucky, a insisté pour sa part pour que les informations à destination des expatriés soit spécifiques. «On ne peut pas simplement se contenter de reprendre une information identique à celle destinée au public qui vit en Suisse», a-t-il déclaré.

Le directeur de SRI Nicolas Lombard a défendu les nouvelles orientations de son entreprise, soulignant que la technique des ondes courtes est «coûteuse et dépassée». Selon lui, on ne peut pas qualifier la nouvelle politique de SRI de «démantèlement », ainsi que l'on fait certains délégués. Simplement, l'accent est mis sur le vecteur du futur que représente l'Internet.

Nicolas Lombard s'est en outre engagé à maintenir et à consolider, si nécessaire, l'offre des programmes spéciaux destinés à informer les Suisses de l'étranger.

Les délégués ont par ailleurs accepté à l'unanimité une prise de position sur la révision de la Loi sur la radiotélévision. L'OSE invite la Confédération à tenir suffisamment compte de la dimension internationale et de maintenir sa contribution financière.

Sur un plan plus politique, Georg Stucky a souligné l'importance de l'introduction progressive de la libre circulation des personnes entre la Suisse et l'Union européenne. «En Suisse, on oublie trop souvent que cette liberté ne concerne pas seulement les étrangers, mais les Suisses eux-même», a-t-il déclaré.

Mais en réalité, il est difficile de dire si une majorité des Suisses de l'étranger sont favorables à l'ouverture de la Suisse. La votation du 4 mars sur l'initiative demandant des négociations d'adhésion immédiates montre en effet que les avis sont partagés.

On le voit dans les deux cantons qui enregistrent séparément le vote de la cinquième Suisse. Dans le canton de Vaud, 49% des Suisses de l'étranger ont accepté l'initiative «Oui à l'Europe», alors que la moyenne cantonale était de 39%. A Genève, les expatriés ont dit «oui» à 55%.

Dans le cadre de la procédure de consultation sur la révision de la loi sur la nationalité, les quelque 80 délégués réunis à Berne ont réitéré leur demande en faveur des enfants nés à l'étranger d'une mère qui a eu la nationalité suisse mais qui ne l'a plus au moment de la naissance. Ces enfants doivent pouvoir aussi acquérir le passeport à croix blanche.

Enfin, la cinquième Suisse s'engage en faveur des écoles suisses à l'étranger, «un des piliers irremplaçables de la présence suisse». Les délégués demandent au Conseil fédéral d'augmenter les crédits de 15 à 20,8 millions de francs dans le cadre du budget 2002.

Le prochain rendez-vous de la cinquième Suisse aura lieu du 17 au 19 août à Davos, où se déroulera le congrès annuel ouvert à tous les Suisses de l'étranger. L'ONU constituera le thème central de cette réunion.

Mariano Masserini

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