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La Bourse de New York au bord du gouffre

Wall Street a connu un vendredi noir avec une baisse de 5,6 pour cent de l¹indice Dow Jones alors que le Nasdaq chutait de 9,7 pour cent. Si ce mouvement se poursuit lundi, la planète pourrait bien vivre le premier "e-krack" de son histoire.

Ce contenu a été publié le 15 avril 2000 minutes

Wall Street a connu un vendredi noir avec une baisse de 5,6 pour cent de l¹indice Dow Jones alors que le Nasdaq chutait de 9,7 pour cent. Si ce mouvement se poursuit lundi, la planète pourrait bien vivre le premier "e-krack" de son histoire.

Cette semaine, le Nasdaq, la Bourse américaine des valeurs high-tech, a perdu plus du quart de sa valeur et, vendredi, cette chute vertigineuse s’est propagée sur les titres des sociétés de l’ancienne économie.

Depuis 18 mois, les investisseurs se sont rués sur les sociétés actives dans les télécommunications, la biotechnologie et, plus particulièrement, sur tout ce qui touchait à Internet. D’obscures sociétés au chiffre d’affaires modeste flambaient lors de leur entrée en Bourse. Le fait qu’on ne sache pas exactement ce qu’elles proposent, qu’elles n’aient pas de clients et qu’elles accumulent les pertes n’inquiétait personne.

Le phénomène est tel que les économistes ont inventé le terme de “nouvelle économie” pour désigner ces entreprises qui profitent de la révolution de l’information et des communications en recourant davantage à l’électronique et à Internet. L’ancienne économie est celle des sociétés qui se cantonnent à des modèles commerciaux séculaires pour la gestion des stocks, la distribution, la vente et le financement.

C’est ainsi que les actions technologiques ont attiré les capitaux et créé une spirale haussière infernale au point de faire oublier les risques aux acheteurs. La frénésie est telle qu’Outre-Atlantique, de tranquilles pères de famille ont emprunté pour jouer en Bourse directement depuis leur ordinateur. "Aux Etats-Unis, le nombre de foyers reliés à Internet est passé de près de 40 millions à quelque 70 millions au cours des neuf derniers mois", explique Gérard Piasko, responsable de la stratégie au Crédit Suisse Private Banking.

Pour l’instant, la correction qui a frappé les titres de la "nouvelle économie" n’a pas effacé les plus-values accumulées en 1999. L’an dernier, le Nasdaq a progressé de 85 pour cent. Avec la baisse actuelle, on est simplement revenu aux niveaux de décembre. La bulle spéculative n’a pas vraiment éclaté, elle s’est simplement dégonflée rapidement.

Cette chute des cours devrait ramener à la réalité ceux qui ont oublié qu’au moment de la ruée vers l’or, ce sont surtout les fabricants de pelles et de pioches qui avaient fait fortune. Pourtant toutes les valeurs technologiques ne sont pas vouées à l’échec. Le problème, c¹est de déterminer quelles seront les sociétés qui survivront à long terme.

Lundi, tous les regards vont se tourner vers les places financières, qui s'apprêtent à subir les contrecoups. La bourse de Taïwan a donné le ton dès samedi en terminant en baisse de 5,4 pour cent. Si la tendance baissière ne s’inverse pas, on se dirige vers un krach planétaire pour les valeurs technologiques. Mais les actions des sociétés traditionnelles pourraient aussi faire les frais d’un éclatement violent de cette bulle spéculative.

Luigino Canal

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