La Banque Nationale Suisse n'a pas participé au sauvetage de l'euro
La Banque centrale européenne, la Réserve fédérale américaine et la Banque du Japon volent au secours de l´euro. La BNS n´a pas participé à cette intervention conjointe qui a redonné vendredi du tonus à la monnaie unique, y compris face au franc suisse.
Si l'effet de surprise est l'un des secrets d'une intervention réussie, celle des principales banques centrales du monde satisfait ce critère. A force d'entendre les dirigeants européens répéter que l'instrument existe, plus personne n'y croyait. Les analystes excluaient la participation des Américains pour cause de proximité des élections présidentielles.
La Banque Nationale Suisse «n'a pas participé» à l'opération, précise à swissinfo son porte-parole Werner Abegg, qui se contente d'ajouter que l'opération «peut donner un signal» aux marchés. Il n'en dira pas davantage, refusant en particulier d'indiquer si la BNS a été sollicitée par sa grande soeur européenne.
Depuis deux semaines l'euro perdait aussi du terrain face au franc suisse. L'opération de sauvetage a inversé cette tendance, l'euro s'appréciant un instant jusqu'à 1 franc 54 avant de se replier autour de 1 franc 53. Mais dans le même temps le franc suisse s'est renforcé face au dollar, ce qui prouve que son destin reste intimement lié à celui de l'euro.
Selon François Savary, responsable de la politique d'investissement à la Deutsche Bank Suisse, le franc suisse perd ainsi un peu de son rôle de valeur refuge qu'il avait retrouvé ces derniers jours. L'industrie exportatrice a tout à gagner de ce revirement, du moins si les effets de l'intervention se confirment.
Toute la question réside maintenant dans l'évolution des cours au-delà de l'effet d'annonce. Dans les minutes qui ont suivi l'intervention l'euro a bondi de 5 pour cent à près de 90 cents avant de perdre une partie de ses gains.
Prochain rendez-vous attendu par les marchés, la rencontre ce week-end à Prague des ministres des Finances des pays membres du G7. C'est peu dire qu'ils sont attendus au contour.
Thierry Zweifel, Bruxelles

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