La BNS a lancé un nouvel assaut lundi contre le franc valeur-refuge en baissant d'un demi-point la marge de fluctuation du Libor à trois mois. Le franc a aussitôt perdu du terrain face aux autres devises.

La BNS a réagi à la forte et rapide appréciation du franc suisse face à l'euro ces derniers jours. Une appréciation qui survient en pleine période de ralentissement économique.

Il s'agit, en fait, du deuxième recul des taux en l'espace d'une semaine. Faisant écho à la Réserve fédérale américaine et à la Banque centrale européenne (BCE), la BNS avait en effet déjà abaissé d'un demi-point la marge de fluctuation du Libor la semaine dernière.

Pas de risque d'inflation

Les milieux économiques ont très bien réagi à ce nouvel assouplissement de la politique monétaire helvétique.

«La banque centrale n'allait pas rester les bras croisés devant la hausse brutale du franc suisse, souligne Klaus Wellershof, économiste à l'UBS Warburg. Elle a clairement montré qu'elle ne voulait pas que le franc joue le rôle de valeur-refuge.»

Vu le haut niveau du franc, estiment les analystes, cette nouvelle correction ne met pas en danger la stabilité des prix. En cas de nouvelle appréciation de la devise suisse, les prix à l'importation devraient juguler l'inflation.

«Lors de la prochaine publication de l'indice national des prix à la consommation, indique Warburg Klaus Wellershof, nous tablons sur un taux annuel inférieur à 1%.»

Quant à savoir si cette baisse suffira, il est encore trop tôt pour le dire, estime Janwillem Acket. Cet expert de la Banque Julius Bär s'attend à d'éventuelles nouvelles corrections de taux en Europe et aux Etats-Unis, qui pourraient avoir un effet d'entraînement en Suisse. Il espère, toutefois, que la baisse sera la dernière pour cette année.

swissinfo avec les agences

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