La 5e Suisse à Expo.02
L'arteplage de Bienne accueillait samedi la Journée des Suisses de l'étranger. Une journée cantonale... pour le 27e canton suisse.
L'occasion pour les expatriés de se faire connaître. De dire qu'ils existent..
Samedi, ils sont venus donner leur image de la Suisse. Leurs images aussi. Au sens propre. Ils sont arrivés à Bienne avec leurs valises, pleines de cartes postales. Ils les ont ensuite déposées sur neuf chariots à bagage. Neuf stands répartis sur l'arteplage d'Expo.02.
Parmi les images, des inscriptions... «Saviez-vous que près de la moitié des Suisses de l'étranger ont entre 20 et 30 ans?» Ou encore «Saviez-vous que, jusqu'à la fin du 19e siècle, personne ne se préoccupait de la relation des expatriés avec la Suisse?»
Une vision idyllique
Dans les valises, on découvre encore des peintures bucoliques des Alpes. Des morceaux d'Emmenthal. Des drapeaux rouges à croix blanche. Leur vision de la Suisse est souvent idyllique. Et le regard qu'ils posent sur leur pays d'origine est très tendre.
Quand on l'évoque, on sent d'ailleurs une grande émotion. A la question «êtes-vous attachée à la Suisse?», Hélène de Roche, qui vit à Paris depuis 40 ans, craque. «Je suis trop émue... attendez un instant!», répond la directrice de la Fondation suisse de la cité universitaire internationale de Paris.
Pour Jean-Paul Eschlimann, Suisse à l'étranger depuis 30 ans, qui habite aujourd'hui Montpellier, cet attachement représente parfois un danger. «On a tendance à magnifier les liens qui nous unissent à notre pays d'origine, à retenir que le positif et donc à rester sur des idées figées, qui deviennent fausses avec le temps.»
Entre tradition et modernité
Cette tendresse se traduit pour certains par leur amour pour le folklore et les clichés. «J’aurais voulu voir plus d’images traditionnelles de la Suisse à Expo.02… le chocolat, par exemple!», lance cette adolescente expatriée au Japon.
«Je dois avouer que je vibre quand j’entends des chœurs folkloriques. Au point de verser une larme quelquefois, reconnaît Pierre-Alain Bolomey, expatrié en Belgique. On est vraiment attaché au terroir. C’est sûr…»
D’Expo.02, il attend ainsi qu’elle se situe entre traditions et modernité. «Qu’elle donne une image d’ouverture et de créativité, tout en gardant ces choses typiquement suisses. Comme le folklore.»
Et le drapeau suisse? Pas assez présent à l’exposition nationale? «Ce n’est pas essentiel, répond Hélène de Roche. Il est décoratif avant tout. Je n’ai pas d’attachement particulier pour le drapeau. Mon amour et ma nostalgie pour mon pays sont plutôt liés aux valeurs humaines, aux qualités des Suisses.»
swissinfo/Alexandra Richard

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