L'Union bancaire privée veut se payer la Discount Bank
Les deux grandes banques privées genevoises annoncent leur mariage. La nouvelle entité gérera près de 80 milliards de francs.
Malgré ses 72 ans, Edgar de Picciotto est en pleine forme. Président de l'Union bancaire privée (UBP), ce fils de commerçant libanais veut devenir le 3e banquier privé de Genève.
Comment? En fusionnant l'UBP (avec 58,5 milliards de francs d'actifs sous gestion) et la Discount Bank and Trust Company (18,8 milliards de francs), un établissement moins connu mais très actif dans la gestion de fortune.
Peut-on parler d'une secousse sismique dans la cité de Calvin? Pas tout à fait. En octobre, dans une interview accordée au mensuel économique Bilan, Edgar de Picciotto annonçait que sa banque allait continuer de croître. En ajoutant: «il est possible que nous procédions à des rachats ou à des fusions».
Mais le banquier ajoutait qu'il était trop tôt. «Les occasions, commentait-il alors, ne se sont pas encore cristallisées.».
Depuis, les choses se sont accélérées. Pour preuve, l'UPB et la Discount Bank and Trust Company ont signé mardi une lettre d'intention. En clair, elles officialisent leur future union.
Edgar de Picciotto futur président
Mieux, les discussions en cours devraient déboucher sur une véritable fusion. La nouvelle entité prendrait alors le nom d'Union bancaire privée (UBP). Edgar de Picciotto en deviendrait le président du conseil. Et son fils, Guy, le président du comité exécutif.
Reste à régler la question de la place qu'occupera la famille Recanati - propriétaire de la Discount Bank and Trust Company - dans la future entité.
Créée en 1935 et implantée à Genève depuis 1952, la DBTC est entre les mains de banquiers originaires du Moyen-Orient, comme le sont les Picciotto. Elle est présidée par Oudi Recanati. Et, selon «L'année bancaire suisse 2001», elle gérait 18,9 milliards de francs l'année dernière.
Cette banque compte un demi-millier de collaborateurs contre plus de 900 pour son futur partenaire. Reste à savoir si ce mariage va entraîner des suppressions de postes. D'autant plus que l'UPB a dû réduire de 10% ses effectifs en 2001 à cause d'une conjoncture plutôt morose.
Ian Hamel

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