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L'ombre des droits de l'homme plane sur la visite Adolf Ogi à Pékin

Le président de la Confédération Adolf Ogi en pleine discussion avec le Premier ministre chinois Zhu Rongji. Keystone

Arrivé mardi à Pékin, Adolf Ogi a rencontré Chi Haotian, le ministre de la Défense, puis le Premier ministre Zhu Rongji. Le président de la Confédération a abordé l´épineuse question des droits de l´homme. Mais aucun cas précis n´a été évoqué.

Ce contenu a été publié le 12 septembre 2000 - 18:17

Le conseiller fédéral a qualifié ses discussions avec Zhu Rongji de «très intéressantes». «J'ai le sentiment que les Chinois font des progrès chaque année», a déclaré le conseiller fédéral à Pékin lors d'un briefing devant la presse sur la question des droits de l'homme.

S'appuyant sur l'exemple de la Suisse et de ses quatre cultures, Adolf Ogi a exposé son point de vue à son interlocuteur chinois. Il a relevé que M. Zhu avait lui-même lancé le thème des droits de l'homme lors des discussions en présence de la délégation suisse dans son ensemble.

Auparavant, Adolf Ogi a célébré l'inauguration d'une nouvelle aile de l'ambassade de Suisse à Pékin. Il a également planté un arbre en guise de symbole pour le 50e anniversaire de l'établissement des relations entre la République populaire de Chine et la Suisse.

Des relations parfois mises à mal par le délicat dossier des droits de l'homme. Berceau de la Croix-Rouge et siège de nombreuses organisations caritatives ou humanitaires, la Suisse a fait de ce dossier l'un des points forts de sa politique étrangère. Mais comme la plupart des politiciens d'aujourd'hui; ses dirigeants s'attachent à ne pas froisser Pékin.

En novembre dernier, le conseiller fédéral Pascal Couchepin en visite en Chine avait d'emblée annoncé la couleur: son voyage était à but économique. Visiblement annoncée à l'intention de la galerie, sa proposition d'organiser à Pékin un séminaire sur les droits de l'homme avait laissé ses interlocuteurs de marbre.

Nul ne s'attendait d'ailleurs à mieux après les étincelles provoquées par l'esclandre du président chinois lors de sa visite officielle à Berne au vu de banderoles demandant l'ouverture d'un dialogue entre le gouvernement chinois et les exilés tibétains.

Peut-être le président de la Confédération, Adolf Ogi, trouvera-t-il l'occasion de faire valoir, une nouvelle fois, que les bons offices d'un pays neutre sont toujours utiles pour tenter de rapprocher des positions opposées en cas de différend prolongé. M. Ogi a laissé ouverte la possibilité d'aborder la question des droits de l'homme lors de la rencontre prévue mercredi avec son homologue chinois Jiang Zemin.

Non seulement la Suisse proclame haut et fort ses grands principes, mais il se trouve que naguère, dès le début de l'exil tibétain dans les années 60, ses dirigeants avaient accepté d'accueillir des dizaines de réfugiés tibétains, sans tenir compte des protestations officielles chinoises.

Les temps ont changé depuis et le respect des droits de l'homme passe à l'arrière-plan, loin derrière des enjeux économiques qui se révèlent parfois n'être que des miroirs aux alouettes.

Claude Levenson

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