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L'offensive de charme des banquiers suisses aux USA

Après Washington, New York Keystone Archive

Une délégation de banquiers suisses rencontre, jeudi, à New York, une centaine de responsables du marché financier. Une offensive de charme entamée, mercredi, à Washington, au Capitol. Où elle a invité des conseillers parlementaires et des décideurs de l'administration Bush à déjeuner.

Ce contenu a été publié le 07 juin 2001 - 13:37

Le déjeuner était présenté comme un séminaire informel, comprenant les exposés des membres de la délégation suisse, parmi lesquels Daniel Zuberbuhler, le directeur de la Commission fédérale des banques (CFB), Hans-Peter Bauer, directeur général d'UBS, et Urs Roth, le patron de l'Association des Banques Suisses.

L'événement de mercredi faisait suite à une réunion similaire avec des responsables de l'Union Européenne en décembre dernier. Mais il constituait la première initiative d'importance en matière de promotion directe organisée par le secteur bancaire helvétique à Washington au cours des six dernières années.

Le déjeuner, qui a été interdit aux médias, est salué comme un succès, à la fois par les délégués suisses et par des participants américains.

Lors d'un point de presse à l'issue du séminaire, Jacques Rossier, directeur chez Darier Hentsch et Compagnie, a défendu le secret pratiqué par les banques suisses, tout en soulignant qu'il «ne s'agit pas d'un droit absolu».

«La Suisse a certaines des lois les plus contraignantes en matière de blanchiment d'argent sale et leur application est plus rapide que dans d'autres pays», a encore souligné Jacques Rossier. Pour sa part, Daniel Zuberbuhler, de la CFB, a indiqué que les instances suisses de réglementation enquêtaient sur 70% des transactions douteuses.

S'adressant sous couvert d'anonymat à swissinfo après avoir assisté au séminaire, un conseiller à la Chambre des représentants a cependant trouvé les délégués suisses «pas très convaincants» sur la question de l'application de la législation anti-blanchiment.

«Ils étaient sur la défensive, ce qui vous alerte immédiatement, et ils n'ont pas fourni de preuve tangible de la mise en oeuvre de la loi, a précisé ce conseiller qui travaille sur des dossiers bancaires. Le gros problème, c'est que l'évasion fiscale n'est pas considérée comme un crime aux termes de la loi contre le blanchiment.»

Le déjeuner au Congrès était prévu depuis longtemps. Mais il s'est déroulé le jour même ou les Démocrates reprenaient le contrôle du Sénat. Interrogé par swissinfo sur l'impact potentiel de ce changement sur les banques suisses, Urs Roth, le président de l'Association des Banques Suisses, a prédit que «nous pourrions voir des initiatives dans le domaine de la protection des consommateurs, mais je ne m'attends pas à ce que l'arrivée des Démocrates à la tête du Sénat affecte les sociétés suisses opérant aux Etats-Unis».

Le déjeuner-séminaire était financé par le gouvernement helvétique. L'ambassadeur Alfred Defago a souligne qu'il aurait été «beaucoup plus difficile de monter un tel évènement au Congrès sans l'engagement de l'ambassade».

Alfred Defago a, par ailleurs, relevé que d'autres gouvernements soutiennent régulièrement des événements destinés à promouvoir leurs intérêts et ceux de leurs entreprises auprès des milieux politiques américains.

Marie-Christine Bonzom, Washington

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