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L'encouragement au cinéma suisse victime de son propre succès

Le montant prévu pour l’aide au cinéma suisse n'a plus évolué depuis des années. Il ne permet plus de couvrir les coûts de production qui ont pris l'ascenseur. Keystone

La Confédération a déjà épuisé un crédit de 7,6 millions de francs pour l'aide à la production de films suisses, en 2000. Cet argent aurait dû couvrir les besoins de toute l'année, notamment pour réaliser des longs métrages de fiction.

Ce contenu a été publié le 03 juillet 2000

L'encouragement au cinéma est en quelque sorte victime de son succès, selon l'Office fédéral de la culture (OFC). «Il y a cinq ans, nous avons reçu pour mandat de dynamiser la branche et nous l'avons fait», explique Marc Wehrlin, chef de la section cinéma à l'OFC.

La mise en place du Pacte de l'audiovisuel avec SRG-SSR idée suisse et l'aide financière liée au succès ont stimulé une création cinématographique de qualité. «Nous recevons beaucoup de demandes intéressantes. Mais l'argent manque et nous n'arrivons plus à suivre le rythme», déplore Marc Wehrlin.

Le montant prévu pour l'aide au cinéma suisse n'a pratiquement pas évolué ces dernières années. Selon l'OFC, il ne permet plus de couvrir les coûts de production qui, eux, ont pris l'ascenseur partout en Europe. «Actuellement, Berne distribue des sommes qui sont totalement ridicules par rapport à ce que coûte le cinéma», ajoute Gérard Ruey de la société Cab Productions, à Lausanne.

En comparaison européenne, les crédits accordés au cinéma sont nettement inférieurs en Suisse. Ils ont été augmentés un peu partout en Europe, même dans les plus petits pays. «Le Danemark, par exemple, dépense 40 millions de francs par année pour l'aide à la production cinématographique, contre huit millions en Suisse», lance encore Gérard Ruey. «Et c'est efficace. Aujourd'hui, le cinéma danois est reconnu. Il a obtenu des prix dans tous les grands festivals».

Le cinéma suisse peut lui aussi sortir des frontières nationales. «Des talents, on en a. Et il y a des écoles de cinéma sérieuses». Mais tout est question d'argent. Les cinéastes sont très dépendants des pouvoirs publics et de leurs commissions. Face à ces problèmes financiers, Gérard Ruey envisage le pire. «Il se peut que des sociétés de production un peu fragiles, des réalisateurs ou des techniciens doivent quitter la profession.»

Pour contrer cette crise, l'Office fédéral de la culture va demander une augmentation de 4 millions de francs du crédit pour 2001. Des négociations sont en cours avec le Département fédéral des finances. Le parlement pourrait se prononcer sur la question durant la session d'hiver. Parallèlement, un projet est à l'étude. Il prévoit de faire passer le budget global actuel de 21 millions à 40 millions de francs.

Alexandra Richard

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