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L'armée déclare la guerre à la méningite

Recrues des troupes blindées, en mars 2000, à Thoune. Keystone Archive

12 500 jeunes suisses ont débuté, lundi, leur école de recrue d'hiver. Avec, en prime, un vaccin contre la méningite dans leur paquetage. Une première.

Ce contenu a été publié le 11 février 2002 minutes

Cette campagne de vaccination est menée en collaboration avec l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Elle vise à diminuer les risques de contamination dans l'espace clos des casernes.

Sept fois plus de risque

La méningite se transmet par des gouttelettes de salive lors de toux, d'éternuement ou de conversations. Et elle trouve un terrain particulièrement favorable dans des endroits où de nombreuses personnes vivent en contact étroit.

Ecoles, crèches et casernes sont donc des lieux très sensibles. Des études montrent d'ailleurs que les recrues ont sept fois plus de risque de développer une méningite que leurs contemporains restés dans la vie civile, souligne Rolf Huber, chef de section du Service médico-militaire.

L'armée entend donc réagir. D'autant plus que les cas sont en augmentation. Entre juillet 2000 et juin 2001, cinq soldats au total ont développé la maladie.

Les recrues ont le choix

Le vaccin proposé est sans danger. Ses effets secondaires sont non seulement rares, mais encore sans effets sérieux, affirme le Département fédéral de la défense.

Les recrues sont par ailleurs libres de se faire vacciner ou pas. Pour l'heure, il n'est pas possible de dire combien d'entre elles saisiront cette opportunité, déclare Rolf Huber.

Le vaccin proposé par l'armée n'évite cependant pas tout risque de contamination. Il ne protège, en effet, que contre la méningite à méningocoque du groupe C. «Certes, c'est le type de méningite le plus fréquent, rappelle Gabriel Voirol, pharmacien cantonal du Jura. Mais il en existe plusieurs autres.»

Une maladie qui fait peur

La méningite peut être transmise par un virus ou des bactéries et, plus rarement par des champignons ou des parasites. Elle provoque une inflammation des méninges, c'est-à-dire des membranes qui entourent l'encéphale et la moelle épinière, voire une septicémie.

Les symptômes de la méningite se traduisent par de la fièvre, des maux de tête, des vomissements et surtout des raideurs de la nuque, explique Gabriel Voirol. Des symptômes qui ne sont pas sans rappeler ceux de la grippe.

La méningite peut conduire à une issue fatale dans 10% à 15% des cas ou alors laisser de graves séquelles au système nerveux central. «Ce n'est donc pas une maladie banale, déclare Gabriel Voirol. Et je comprends qu'elle puisse faire peur.»

Un coût de 1,2 million de francs

Le pharmacien cantonal se veut toutefois rassurant. En effet, un traitement aux antibiotiques donne de très bons résultats, à condition que la maladie soit diagnostiquée à temps. De plus, le risque de contagion peut être circonscrit en 48 heures si des antibiotiques sont administrés aux personnes qui ont été en contact avec une victime.

L'armée préfère prévenir que guérir. La vaccination proposée sera reconduite lors de l'école de recrue d'été. Le coût de l'opération est estimé à 1,2 million de franc.

Olivier Pauchard

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