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L'étau se resserre autour de Peter Friederich

Peter Friederich (au centre) lors d'un dîner officiel à l'occasion de la visite en Suisse, en avril 2002, du Grand-Duc du Luxembourg Keystone Archive

Les soupçons de blanchiment d'argent contre l'ambassadeur de Suisse au Luxembourg se renforcent. Son épouse est soupçonnée de complicité.

Ce contenu a été publié le 09 août 2002

Le Ministère public de la Confédération (MPC) a clos l'enquête ouverte contre Peter Friederich qui est toujours en détention préventive. Il a donc transmis jeudi le dossier à l'Office des juges d'instruction fédéraux. C'est le Genevois Paul Perraudin qui en hérite.

Dans un communiqué de presse, le MPC précise qu'aucun indice ne permet d'établir un lien entre cette affaire et les milieux du renseignement, notamment la CIA. Une hypothèse qui avait été émise par certains médias.

La piste du trafic international de drogue

Au contraire, le MPC met en évidence le côté privé de cette affaire. Dans son communiqué, il souligne que «rien n'indique que les manquements imputés à l'inculpé se seraient produits en dehors de sa sphère privée; de même, sa position d'ambassadeur semble n'avoir joué aucun rôle».

En outre, le MPC étend la procédure à l'épouse du diplomate suisse. Soupçonnée de complicité de blanchiment d'argent, elle n'a toutefois pas été arrêtée. «L'enquête doit déterminer son rôle dans cette affaire, découvrir ce qu'elle en savait», explique Hansjürg Marc Wiedmer, chef d'information au MPC.

Les enquêteurs privilégient toujours la piste du trafic international de drogue. D'ailleurs, Peter Friederich admet avoir été en contact avec un Espagnol, aujourd'hui détenu dans son pays.

Ce dernier est soupçonné d'avoir participé à un important trafic. Et il a été interrogé, en Espagne, par la Police judiciaire fédérale.

Résultat: les enquêteurs suisses ont pu étayer leur dossier sur «la suspicion de blanchiment d'argent» qui pèse sur l'ambassadeur de Suisse au Luxembourg.

Pour mémoire, Peter Friederich a été appréhendé le 8 juillet dernier, à Berne. Depuis, il est en détention préventive. Les autorités veulent éviter tout risque de collusion.

Versements sur un compte privé

Au cœur de la polémique: le rôle joué par l'ambassadeur dans des transactions financières suspectes. A savoir quatre versements en espèces, effectués sur son compte privé pour une valeur d'environ 1'100'000 francs au total.

Or, les justificatifs sur la provenance de ces fonds, qui ont été remis à la banque par l'ambassadeur, sont des faux.

Et ces sommes auraient été immédiatement transférées sur les comptes d'autres personnes, dont certaines sont connues pour appartenir à la mouvance du trafic de drogue. L'ambassadeur, lui, conteste le fait qu'il aurait blanchi de l'argent.

L'affaire est donc désormais entre les mains du Genevois Paul Perraudin, 50 ans. Ancien juge d'instruction à Genève, il était en charge des dossiers complexes.

Il s'est notamment occupé de la tentaculaire affaire Elf de 1997 à 2001, et plus récemment des fonds Salinas, déposés en Suisse par le frère de l'ancien président du Mexique.

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