A Bruxelles, siège de institutions européennes, le virage à droite des Suisses est souvent interprété comme le triomphe des opposants à l’intégration européenne.

A Bruxelles, siège de institutions européennes, le virage à droite des Suisses est souvent interprété comme le triomphe des opposants à l’intégration européenne.

Fonctionnaires, diplomates et journalistes en poste à Bruxelles ne peuvent pas ignorer le triomphe de l’UDC. Les médias belges et européens lui consacrent de larges développements. L’accent est souvent mis sur les prises de position anti-européennes de Christoph Blocher.

L’Union européenne se garde bien d’y aller de son appréciation. Lors du point de presse quotidien de la Commission, un porte-parole a rappelé la règle : «Nous ne commentons pas les élections dans les Etats membres ni à l’étranger». Dans les coulisses, un porte-parole lâche tout de même : «Nous préférerions bien sûr que la Suisse continue son lent chemin vers l’intégration européenne. Mais le peuple suisse est libre de ses choix, comme d’ailleurs tous les peuples». Chassez le politiquement correct, il revient au galop.

La Mission suisse auprès de l’Union européenne a reçu bon nombre de coups de téléphones. Au bout du fil, des journalistes cherchant à comprendre la nature du phénomène UDC. Les diplomates suisses se veulent rassurants. Ils réfutent le parallèle avec l’Autriche de Jörg Haider. Ils soulignent que la progression de l’UDC s’explique pour une bonne part par la déroute des petits partis d’extrême-droite. Ils rappellent que ce parti a soutenu, même mollement, les accords bilatéraux avec l’Union européenne. La ratification de ces accords n’est donc pas remise en cause, sauf surprise à l’heure du référendum.

Du côté suisse comme du côté européen pourtant une évidence s’impose : la Suisse dans ces élections donne tout sauf une image d’ouverture.

Thierry Zweifel

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