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Kloten veut rester un hub à tout prix

Près de 90% des passagers qui transitent par le hub zurichois sont amenés soit par Swissair, soit par Crossair. Keystone

L'aéroport de Zurich continue à croire à son avenir de plaque-tournante du trafic aérien. Et poursuit son expansion. Malgré les incertitudes qui pèsent sur l'avenir de SAirGroup et le mécontentement des riverains, allemands notamment.

Ce contenu a été publié le 27 mars 2001 minutes

«Zurich a été, est et restera un hub». C'est une véritable profession de foi qu'a martelée Josef Felder, patron de Unique Zurich airport, en présentant mardi les comptes de l'exercice 2000, le premier depuis le début de la privatisation de l'aéroport. De bons résultats, d'ailleurs, avec une progression de 10% du chiffre d'affaires (à 523 millions de francs) et du bénéfice avant impôt (113 millions).

Pour maintenir son statut de plaque-tournante et pour faire face à l'augmentation du trafic (23 millions de passagers en 2000, en hausse de plus de 8% sur un an), Zurich s'est lancé dans un développement ambitieux. Entre autres projets: un nouvel îlot de stationnement des avions et une nouvelle aire de transit. Montant total de ces investissements: 2,3 milliards de francs.

Mais les nuages commencent à s'accumuler au-dessus de l'aéroport. Avec, en premier lieu, les incertitudes liées à l'avenir de SAirGroup, dont Kloten est évidemment très dépendant. Près de 90% des passagers qui transitent par le hub zurichois (44% du total des passagers) y sont en effet amenés soit par Swissair, soit par Crossair.

Des partenaires essentiels sur lesquels Unique continue bien sûr de compter. «Bien que la stratégie de SAirGroup ne soit pas encore établie, nous croyons à la force de Swissair et de Crossair», déclare Josef Felder. Et le patron de Unique de préciser encore que les principaux clients de l'aéroport - les entreprises et les passagers suisses - resteront les mêmes quel que soit l'avenir de SAirGroup.

Autre menace de taille pour Zurich: l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations entre Berne et Berlin sur le renouvellement des arrangements qui permettent aux avions de survoler le sud de l'Allemagne avant d'atterrir à Kloten. Le gouvernement allemand a posé un certain nombre de conditions, telles que le plafonnement annuel des vols, les restrictions le soir et le week-end.

Des conditions que Zurich juge discriminatoires, par rapport à celles qui sont imposées aux aéroports allemands, par exemple. Unique souhaite bien sûr qu'un accord soit trouvé entre les deux gouvernements. Mais Josef Felder menace également: «Nous avons le droit de notre côté. En regard des règles internationales, il n'y a pas de raison d'imposer un plafond à Zurich. Dans le pire des cas, nous irons devant les tribunaux».

Une série d'obstacles, à laquelle il faut ajouter le mécontentement des voisins immédiats, les populations des communes zurichoises, mais aussi d'autres cantons, touchées par les nuisances de Kloten.

Unique, malgré tout, garde le cap et poursuit ses projets grandioses. Josef Felder l'a répété mardi: il ne voit pas de raison de remettre en question le développement de l'aéroport.

Pierre Gobet, Zurich

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