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Intégration nouvelle formule

Le but d'Intralink: créer des ponts entre les cultures. Keystone

Une meilleure compréhension devrait améliorer les relations entre Suisses et étrangers. Pour y parvenir, un nouveau concept de médiation est en gestation.

Ce contenu a été publié le 15 janvier 2002

Les récents heurts entre jeunes suisses et jeunes étrangers ne relèvent pas du hasard. La méconnaissance des différences culturelles et la peur de l'autre y contribuent fortement.

Rudolf Erzer, enseignant soleurois spécialisé dans la politique d'intégration, veut donc améliorer le dialogue. Mardi à Berne, il a présenté «Intralink», un concept de médiation destiné à faciliter la compréhension mutuelle et à créer des ponts entre les cultures.

Auto responsabilité

Bagarres et racket à l'école ou violences verbales sont des comportements difficilement compréhensibles pour les enseignants et la population. Les médiateurs d'«Intralink» devront donc les décrypter et gérer les conflits.

Ces médiateurs, spécialisés dans la connaissance des différentes cultures, feront de la prévention et pourront être appelés en cas de crises. Ils devront aussi faciliter le dialogue entre étrangers et autorités.

Le concept de médiation n'est pas vraiment nouveau. Ce qui est en fait nouveau dans «Intralink», c'est que les étrangers eux-mêmes joueront un rôle de premier plan. Rudolf Erzer fait d'ailleurs appel à l'«auto responsabilité de la population étrangère» pour améliorer le dialogue.

Concrètement, les médiateurs devront revêtir des positions-clefs dans leurs groupes ethniques respectifs. Ils se feront ainsi mieux entendre de leurs compatriotes. Ils seront également soutenus par des personnalités en vue de l'étranger.

Echo favorable

«Intralink» a reçu un écho très favorable dans de larges milieux. C'est ainsi que des représentants des quatre partis gouvernementaux, des Eglises et des communautés étrangères ont participé mardi à la présentation du projet.

Pour le conseiller national Roberto Zanetti (PS/SO), «Intralink intervient là où la souffrance est le plus ressentie, dans les écoles et chez les adolescents en puberté qui ne voient aucune perspective dans leur avenir.» De son côté, le conseiller national Roland Borer (UDC/AG) salue aussi ce projet, estimant que «ce concept tient debout et que les étrangers assumeront enfin une auto responsabilité».

L'idée séduit également les communautés étrangères. Ainsi, pour Sito Coric, président du Congrès mondial des Croates, «Intralink sera un chemin praticable que la population balkanique est prête à suivre».

Recherche de fonds

Reste maintenant à mettre l'idée sur les rails. Les responsables de projet ont en tout cas déjà une population-cible: les jeunes Albanais du Kosovo. «Toutes les communautés sont visées, mais il faut bien commencer quelque part, explique l'industriel Alex Oechslin. Or, les Albanais du Kosovo constituent actuellement la population la plus sujette à la violence.»

Mais avant d'agir concrètement, il faut encore trouver les fonds nécessaires. Intralink table sur un budget initial de deux à trois millions et sollicite l'aide de l'Etat. Le projet devrait également être financé grâce à des fonds privés.

Mais il n'est pour l'heure pas possible d'en savoir plus. Tant Alex Oechslin que Rudolf Erzer refusent de se prononcer sur l'avancement des négociations avec les différents partenaires potentiels.

Olivier Pauchard, Palais fédéral

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