Indemnisation des travailleurs forcés du IIIème Reich: Nestlé et ABB passent à la caisse aussi
Aux termes de l'accord qui doit être signé vendredi à Berlin, l'Etat allemand va largement contribuer à l'indemnisation des travailleurs forcés sous le nazisme. Mais les industries allemandes et des multinationales apporteront aussi leur contribution.
Aux termes de l'accord, portant sur 10 milliards de marks, qui doit être signé vendredi à Berlin, l'Etat allemand va largement contribuer à l'indemnisation des travailleurs forcés sous le nazisme. Mais les industries allemandes et des multinationales telles que Nestlé et ABB apporteront aussi leur contribution.
Deux grandes entreprises suisses, au moins, sont directement concernées par les négociations en cours. Car leurs filiales en Allemagne employèrent, à l'époque, des travailleurs forcés. Par exemple, Nestlé qui a fusionné en 1947 avec Maggi, le fabricant de potage, fournisseur de la Wehrmacht. A Vevey, on se félicite d'ailleurs du pas en avant que viennent de franchir les négociations entre Washington et Berlin. Le groupe Nestlé estime certes n'être concerné que de manière limitée par l'indemnisation du travail forcé. Quelques centaines de personnes seulement auraient été employées dans les usines allemandes à l'époque. Mais Nestlé s'affirme disposé à s'associer à un fond d'indemnisation, que ce soit en Suisse ou en Allemagne.
Pour sa part, ABB - Asean Brown-Boveri Allemagne - en plein accord avec la maison mère de Zurich, a pris contact avec le fonds d'indemnisation constitué par les 16 principaux groupes industriels et bancaires allemands. La participation et la contribution financière précise d'ABB restent à définir. Car l'estimation du nombre de victimes qui furent employées dans les usines Brown Boveri à Mannheim, est difficile à réaliser. Les archives de l'entreprise ont brûlé à la fin de la guerre.
C'est d'ailleurs le service de recherche international de la Croix-Rouge, basé à Kassel en Allemagne, qui permet de palier la disparition des documents. Dirigé par un Suisse, représentant du Comité international de la Croix-Rouge de Genève, il rassemble 30 millions de pièces qui ont échappé à la destruction et sont indispensables à l'identification des futurs bénéficiaires des indemnisations.
Michel Verrier

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