Humanitaire: Bertrand Piccard et Brian Jones tiennent parole
Ils l’avaient promis à l’issue de leur tour du monde en ballon. Un an après, les deux aérostiers ont lancé mardi la Fondation Vents de l’Espoir. Son but est de soulager les souffrances oubliées à travers la planète.
Ils l’avaient promis à l’issue de leur tour du monde en ballon. Un an après, les deux aérostiers ont lancé mardi la Fondation Vents de l’Espoir. Son but est de soulager les souffrances oubliées à travers la planète.
Leur victoire assurée, Bertrand Piccard (à gauche) et Brian Jones (à droite) ont encore survolé l’Afrique du Nord durant 18 heures avant d’atterrir le 21 mars 1999 dans le désert égyptien. L’idée de la fondation «Winds of Hope» est née lors de ces quelques heures d’euphorie et de «farniente». C’est du moins ainsi que le raconte Bertrand Piccard.
Fondée officiellement le 9 septembre dernier, la fondation a comme capital de base le prix d’une marque de bière décerné aux vainqueurs du tour du monde en ballon, soit un million de dollars. Utilisant les retombées médiatiques et financières de cet exploit, la fondation entend lutter contre les souffrances oubliées ou négligées à travers le monde, principalement celles qui touchent les enfants.
La fondation de Bertrand Piccard et de Brian Jones ne veut pas prendre la place des organisations humanitaires. Elle va étudier chaque année un certain nombre de projets et en sélectionner un qu’elle soutiendra financièrement.
Cette année, pour le premier anniversaire de leur victoire, les deux aérostiers ont remis un chèque de 100 000 dollars à l’OMS pour un programme de lutte contre le noma. Largement méconnue, cette maladie est une infection qui gangrène le visage et fini par tuer, si aucun soin n’est apporté. Les rescapés ont le visage troué. Ils ne peuvent le plus souvent ni parler ni se nourrir normalement.
Maladie de la misère puisqu’elle provient de mauvaises conditions d’hygiène et qu’elle est facilement curable, le noma frappe d’une manière endémique les pays du Sahel et surtout les enfants. La Fondation Vents de l’Espoir espère donc créer l’élan initial et récolter des dons contre cette maladie qu’a combattue Edmond Kaiser dès les années 80.
Présent lors de cet anniversaire, Joseph Deiss, ministre suisse des Affaires étrangères, a qualifié ce projet d’admirable. Il a également souligné que la santé était une des priorités de la coopération suisse.
Reste que l’aide au développement, en Suisse comme dans les autres pays riches, diminue constamment. Dans le même temps, les projets humanitaires se multiplient et les grandes entreprises contribuent de plus en plus à leurs fonctionnement. Les causes réelles de la misère dans le monde, elles, restent ignorées comme le noma.
Frédéric Burnand

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