Guerre des clans autour du Stade de Genève
Un dialogue de sourds s’est installé entre le gérant (Marc Roger) et le propriétaire (Fondation) du Stade de Genève.
Au cœur des débats: le refus de Marc Roger de payer le demi-million de francs qu’il s’était engagé à régler.
Personne ne l’a oublié. En février dernier, alors que les négociations de rachat touchaient à leur but, Marc Roger avait imposé une condition au rachat de Servette: il voulait prendre en main la Société d’exploitation du Stade de Genève (SESGE), pour avoir les coudées franches et permettre à son équipe de parvenir à un équilibre financier. Gérer l’exploitation du stade était impératif à ses yeux.
La Fondaton du Stade de Genève (FSG), propriétaire du complexe sportif et réunissant plusieurs partenaires, avait finalement acquiescé.
Aujourd’hui, la lune de miel est bel et bien terminée. Les deux parties ne se parlent quasiment plus que par l’intermédiaire d’avocats. Au cœur du conflit: le non-paiement par Marc Roger de la redevance et de la dette dues, qui se monte à environ un demi-million de francs.
La FSG et son président, Mark Schipperjin, menacent tout simplement de résilier le contrat de bail si la SESGE ne s’exécute pas.
Une contre-attaque
Mais Marc Roger et ses avocats (Marguerite Fauconnet, avocate personnel et Dominique Warluzel, avocat au nom de la SESGE) ont choisi de contre-attaquer: ils acceptent de payer leurs dettes à condition que la Convention liant les deux parties soit renégociée. Pas question, rétorque la FSG: «payez d’abord, discutons ensuite», tel est son message succinct.
La SESGE n’est pas à court d’arguments. Elle ne manque pas de rappeler que le stade ne peut pas être exploité correctement, puisqu’il n’est pas terminé. D’énormes problèmes de finition empêchent une utilisation adéquate.
«Les locaux ne correspondent pas à l’usage qui était prévu, explique notamment Dominique Warluzel. Nous sommes donc en droit de demander une réduction de loyer»
Un dialogue de sourds
Le dialogue de sourds peut encore longtemps se poursuivre devant les tribunaux. Marc Roger estime avoir été trompé sur la marchandise et ne souhaite pas payer en l’état la redevance (plus de 100'000 francs la première année), ainsi que la dette de 300'000 francs. Qui cédera le premier?
swissinfo, Jonathan Hirsch

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