Gilbert Kadji, président malgré lui
Gilbert Kadji est et reste le président du FC Sion. Annoncée depuis une quinzaine de jours, la passation de pouvoir qui devait avoir lieu au profit de la société de Jacky Mouyal a capoté. Mardi, le Français n'a en effet pas versé les 4,5 millions de francs suisses promis. Aujourd'hui, il est aux abonnés absents.
Et Gilbert Kadji de se retrouver marri! Car l'homme d'affaire camerounais, qui a fait fortune dans le monde des brasseries, avait en effet annoncé son intention de laisser définitivement le club valaisan en d'autres mains «Si Mouyal me signe un chèque de 4,5 millions de francs, je fais mes valises», déclarait-il début septembre. Il n'en sera rien.
Après de multiples rebondissements, l'affaire a capoté. Mouyal ne s'est pas présenté au rendez-vous de la dernière chance, mardi, à Genève. Une demi-surprise.
Car ce n'est pas n'est pas la première fois que cet agent de joueurs FIFA, habile communicateur, fait le coup de l'arlésienne. Au moment de sa prise de pouvoir théorico-médiatique, ce dernier avait déjà dit vouloir assister à la rencontre Zurich-Sion. Il n'en avait rien été.
Un groupe «fantomas»
«Cela fait un moment déjà que je dit que Jacky Mouyal était le représentant d'un groupe «fantomas». Il n'a jamais rempli les conditions. Lundi nous avons attendu en vain un papier prouvant l'authenticité des fonds. Rien n'est venu. En fait, ils ont manipulé la presse depuis le début sans avoir les moyens de leurs ambitions», affirme sans détour Jean-Michel Ripa, administrateur délégué du club.
Gilbert Kadji reste donc le président «maudit» d'un club qu'il souhaite quitter. Il fera néanmoins le voyage depuis le Cameroun, afin d'être présent, samedi, lors du prochain match de ses protégés. Pour les rassurer également sur leur avenir.
Mais dans ces conditions, et après les multiples affaires qui ont secoué le club depuis le début du championnat, il devient très difficile de jouer au football à Tourbillon.
«Il faut que ça cesse! Je surprends passablement de discussions autour de ce sujet. Les joueurs ont du respect pour leur président. Mais ils souhaitaient qu'il y ait un repreneur compte tenu des difficultés que connaît Monsieur Kadji pour assurer les paies à la fin du mois», admet l'entraîneur Laurent Roussey.
Insupportable incertitude
«Il faut que ça cesse!, martèle-t-il encore. Et que l'on nous dise une fois pour toute si Monsieur Kadji continue ou si quelqu'un d'autre prend les rênes du club. Car l'incertitude qui pèse sur les épaules des joueurs les empêche d'être pleinement concentrés et disponibles pour le jeu.»
Exit donc Jacky Mouyal et son acolyte Michel Schmid, l'ancien directeur sportif du club valaisan promis au siège de président. Du côté du stade de Tourbillon le ciel ne veut pas s'éclaircir. Difficile. Très difficile pour une équipe sportivement performante.
Mathias Froidevaux

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