Giambattista et ses deux fils
Le Musée d'art et d'histoire de Genève présente cent vingt estampes des Tiepolo, père et fils, ainsi que la vingtaine d'oeuvres de l'Egypte ancienne conservées à la Fondation Martin Bodmer.
C'est un art tout vibrant, très vivant, que celui des graveurs Giambattista, Giandomenico et Lorenzo Tiepolo, issus de la même famille vénitienne du XVIIIe siècle. Le père Giambattista et ses deux fils donnent dans une poétique empreinte d'humanité et de finesse graphique. La religion chrétienne se marie aux fables païennes, l'allégorie aux scènes de genre.
Le cadet Lorenzo, mort à l'âge de quarante ans, n'est représenté, dans cette manifestation qui compte cent vingt estampes, que par quelques pièces qu'il a pu graver d'après les compositions de son père, notamment ses célèbres et vertigineux plafonds.
Les «tonalités argentées jubilant dans la lumière blonde du papier», selon les mots du commissaire de l'exposition Rainer Mason, se conjuguent agréablement avec l'infinie virtuosité du dessin. Ce qui est remarquable chez les Tiepolo, c'est que cette virtuosité n'enlève rien au pouvoir d'émotion de planches telles que «La Sainte Famille traverse l'eau» (de Giandomenico) ou «La Mort donnant audience» (de Gianbattista). Un ensemble de vues de Venise, elles aussi dues à des graveurs du Settecento, complète cette présentation.
En parallèle, le Musée d'art et d'histoire de Genève propose de découvrir la vingtaine d'antiquités pharaoniques et les papyrus conservés à la Bibliotheca Bodmeriana, alias la Fondation Martin Bodmer, par ailleurs réputée pour ses collections de livres rares et de manuscrits. Cette sélection stricte n'en reflète pas moins près de 3500 ans d'histoire de l'art égyptien. En vedette, outre les merveilleuses inscriptions sur les papyrus, la figure en pied d'un défunt de l'Ancien Empire et une statuette représentant un couple assis du Nouvel Empire.
Laurence Chauvy
Musée d'art et d'histoire (rue Charles-Galland 2, Genève, tél. 022/ 418 26 00). Jusqu'au 26 août.

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