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Genève intensifie sa coopération transfrontalière

L'agglomération genevoise doit penser en termes transfrontaliers pour se développer harmonieusement. Keystone Archive

Selon une étude, 18 communes genevoises sur 20 entretiennent des relations avec la France voisine.

Ce contenu a été publié le 05 août 2003 - 15:00

Cette dynamique va s’accentuer. Avec, comme catalyseur, les accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union européenne (UE).

«Cette étude de la section suisse du Conseil des communes et régions d’Europe a le grand mérite de mettre en lumière le point de vue des communes», souligne Anna-Karina Kolb de la direction des affaires extérieures du Département de l’économie du canton de Genève.

«Mais c’est le gouvernement cantonal, poursuit-elle, qui a le pouvoir de mener une politique transfrontalière. Cela dit, c'est vrai, la participation des communes sera de plus en plus sollicitée.»

«C’est, explique Anna-Karina Kolb, l’entrée en vigueur des premiers accords bilatéraux signés entre Berne et Bruxelles qui a servi de catalyseur.»

Et d’ajouter: «un nombre croissant de responsables réalise que l’absence de coopération transfrontalière finira par coûter très cher aux collectivités publiques».

Une enclave suisse en France

Longtemps virtuelle, la coopération transfrontalière franco-genevoise entre en effet dans une phase de plus en plus concrète.

Cette réalité découle en premier lieu de la géographie particulière du canton de Genève. «C’est une enclave suisse en territoire français», remarque Anna-Karina Kolb.

En effet, le canton de Genève partage 4,5 kilomètres de frontières avec Vaud et plus de 100 kilomètres avec la France voisine.

Mais c’est le développement de l’agglomération genevoise qui poussent les mentalités à évoluer.

Et, plus concrètement, ce sont les problèmes de transport et de logement engendrés par ce développement qui obligent les décideurs à concrétiser la coopération transfrontalière.

Un tableau de bord enrichi



Pour mesurer l’ampleur de ce phénomène et l’impact exact des accords bilatéraux sur la région lémanique, le Comité régional franco-genevois (CRFG) a d’ailleurs mis sur pied en 2002 un observatoire statistique transfrontalier.

Cette mise en commun de données statistiques permet aux responsables de la région de prendre la pleine mesure de l’agglomération genevoise et de sa dynamique.

Selon cet observatoire, la métropole genevoise compte actuellement 600'000 habitants. 140'000 d’entre eux résident sur le territoire français et 56'000 sur celui du canton de Vaud.

Selon Anna-Karina Kolb, l’application des accords bilatéraux va accentuer ce développement. Raison pour laquelle les autorités genevoises, vaudoises et françaises viennent de signer une charte transfrontalière des transports en communs.

Les transports en première ligne



Avec 65'000 personnes dont plus de 34'000 frontaliers qui viennent chaque jour travailler à Genève, il est en effet devenu impératif d’avoir une politique des transports qui dépasse les frontières communales et cantonales.

L’épine dorsale de cet accord transfrontalier sera la liaison ferroviaire entre la gare genevoise de Cornavin et la commune française d’Annemasse.

Cet axe sera en outre renforcé par une ligne de tramway. Un mode de transport qui sera aussi développé de l’autre coté du canton en direction de la commune française de Ferney-Voltaire.

Et ce n’est pas tout. Le CRFG a également lancé un ambitieux projet de développement économique baptisé rectangle d’or.

Situé entre l’aéroport international de Cointrin et le centre de recherche du CERN, ce programme doit déboucher sur la création d’une société d’économie mixte rassemblant des partenaires suisses et français.

A cheval sur la frontière franco-genevoise, ce projet veut en effet cumuler les avantages offerts par la France, la Suisse et l’Europe.

Ce chantier d’envergure va également profiter des potentiels de l’aéroport de Cointrin, et de ceux du CERN, le fameux Centre européen de recherche nucléaire.

Les partis s’y mettent aussi



Voici enfin la preuve ultime que les esprits genevois se tournent résolument vers leurs voisins français. Deux partis politiques de centre droit - le PDC genevois et l’UDF française - viennent d’annoncer la création prochaine d’une commission des affaires transfrontalières

Les deux formations politiques veulent ainsi souligner ensemble les nombreux avantages des accords bilatéraux passés entre Berne et Bruxelles. Et le faire savoir à la population des deux cotés de la frontière.

swissinfo, Frédéric Burnand, Genève

Faits

Le canton de Genève partage 4,5 km de frontière avec celui de Vaud et plus de 100 km avec la France
Plus de 34'000 frontaliers travaillent dans des entreprises genevoises
L’agglomération de Genève compte près de 600'000 habitants, dont 140'000 résident sur territoire français et 56'000 sur territoire vaudois

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